CAN 2004 : le Maroc enjambe avec succès le dernier obstacle pour les quarts de finale
Le Maroc, en faisant match nul (1-1) mercredi à Sousse, avec l'Afrique du Sud, a enjambé avec succès, le dernier obstacle du premier tour et s'est qualifié pour les quarts de finale de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN 2004).
MAP
05 Février 2004
À 16:33
Les «Bafana Bafana» n'ont pas jeté le manche après la cognée puisqu'ils se sont battus jusqu'au bout pour essayer de se racheter et gagner avec quatre buts d'écart. Mais le miracle tant espéré par les sud-africains n'a pas eu lieu face aux «Lions de l'Atlas» qui étaient pleinement conscients de la gravité de leur mission et de l'ambition de leur adversaire.
D'entrée de jeu, l'Afrique du Sud a annoncé la couleur en se lançant à l'assaut des bois marocains. Ce n'est cependant qu'à la 29è minute que le pressing sud-africain a fini par porter ses fruits lorsque l'attaquant Patrick Mayo, profitant d'une mésentente entre le gardien de but Fouhami et l'axe central de la défense, a ouvert le score en faveur de son équipe. A quelque chose malheur est bon, ce but a remis en selle les marocains. Le handicap n'était pas insurmontable.
Pour remédier à la situation, la sélection marocaine a sorti le grand jeu tout en restant sereine et vigilante. La partie a ainsi changé de physionomie et la situation a tourné à l'avantage des «Lions de l'Atlas» qui n'ont pas mis beaucoup de temps pour aller droit au but.
Le feu follet Jawad Zairi, balle au pied, prend de vitesse ses anges gardiens et pénètre dans la surface de réparation où il a été fauché. Youssef Safri a transformé imparablement le penalty sifflé par l'arbitre à la 38è minute, remettant le compteur à zéro et donnant un avantage psychologique certain à ses coéquipiers.
Les assauts des «Bafana bafana» qui jouaient leur dernière carte, n'étaient qu'un feu de paille car l'équipe marocaine a su, après quelques minutes, se ressaisir et mettre de l'ordre dans son compartiment défensif qui n'a concédé, jusque là, qu'un seul but en trois matches.
Lors de la deuxième mi-temps, le Maroc et sans excès de confiance, a repris l'initiative tout en maintenant son attention en éveil afin de parer à toute éventualité et fermer les couloirs par lesquels les sud-africains pouvaient s'infiltrer. Les marocains ont même failli doubler la mise par le biais de Mokhtari et Hajji respectivement à la 59è et à la 64è minutes. Les «Bafana Bafana» qui croyaient jusqu'au bout en leurs chances, ont déployé toute leur énergie, courant à perdre haleine et se démenant sur tous les compartiments. Ils ont eu recours à des passes longues afin de créer des espaces, ont manoeuvré par l'axe central, se sont battus pour gagner les duels aériens... La défense marocaine, échaudée après le premier but, veillait cependant au grain et les tentatives des sud-africains n'étaient qu'un coup d'épée dans l'eau. Sans perdre espoir et sachant que rien n'est définitivement joué avant le sifflet final, l'entraineur sud-africain a modifié son dispositif pour créer la supériorité numérique dans le compartiment offensif avec quatre joueurs, à savoir Sibusio Zuma, Patrick Mayo, Siyabonga Nomvethe et Nhleko qui a relevé Deltron Buckley à la 61è minute. Mais malgré cette tactique, l'Afrique du Sud n'a pas pu renverser la vapeur.
Au stade des quarts de finale, le Maroc affrontera l'Algérie dans un derby maghrébin qui s'annonce dur et décisif pour les deux équipes. Le tour prochain aura du reste un charme tout à fait particulier puisque cette CAN 2004 connait pour la première fois la qualification de trois équipes maghrébines pour les quarts de finale, la Tunisie ayant elle aussi réussi son examen de passage.
L'équipe marocaine, qui a remporté le trophée en 1976 en Ethiopie, a renoué avec le succès après sa débâcle à la Coupe d'Afrique des Nations organisée conjointement en 2000 par le Ghana et le Nigeria et celle disputée au Mali en 2002. En 1998, au Burkina Faso, le Maroc a fait mieux en se qualifiant, avec la Tunisie, pour les quarts de finales.
Pour des observateurs, cette performance des trois équipes maghrébines est un signe de bon augure et témoigne du réveil du football maghrébin.
Dans le même groupe, le Nigeria a battu le «Petit Poucet», le Bénin, sur un score étriqué de deux buts à un (2-1) et s'est qualifié pour les quarts de finale. Son adversaire sera le Cameroun qui a cravaché dur contre l'Algérie, l'Egypte et le Zimbabwe avant de décrocher le billet de la qualification.
Le Bénin, concédant deux buts nigérians par le biais de Garba Lawal et John Utaka successivement à la 35è et à la 71è minutes, avant de réduire le score à la 90è minute par Moussa Latoundji, n'a pas pu surprendre ou obtenir un accessit. La rencontre Nigeria-Cameroun sera une belle affiche. Le spectacle et les buts devraient être au rendez-vous.
Si l'équipe marocaine new look a forcé l'admiration, le public marocain, fair-play et fin gourmet, n'a pas raté le rendez-vous. L'équipe nationale a tapé à l'oeil des fans, observateurs et spécialistes grâce à l'expérience de ses vieux routiers et au talent de ses jeunes prodiges.
Contre le Nigeria, l'un des favoris de la CAN 2004, le Bénin ou l'Afrique du Sud, elle a épaté le public en jouant intelligemment et faisant montre de savoir-faire, d'esprit d'équipe, de discipline tactique et de rage de vaincre.
Ses adversaires, surpris par le jeu et les qualités techniques des «Lions» et «Lionceaux», ne savaient quelle tactique adopter. Le coach national Badou Zaki a adapté son dispositif à la vérité de chaque match comptant sur la richesse de l'effectif et sa connaissance du football africain. Le public marocain a, pour sa part, rempli pleinement son contrat. A longueur de match, il n'a pas été avare en encouragements et a porté son équipe comme il se doit.
Brandissant des drapeaux nationaux et portraits de SM le Roi Mohammed VI, les supporters marocains, visages rayonnant de joie et peints de couleurs nationales, ont apporté un soutien appréciable aux nationaux, égaux à eux mêmes. Le premier objectif est donc atteint. Le Maroc a fait un parcours plus qu'honorable. Coup de chapeau et bravo pour les «Lions de l'Atlas».