Championnat du GNF : l’AS Salé à la croisée des chemins

C’est le reproche que nous a fait M. Driss Merbah, secrétaire général de l’ASS, lors de l’invitation téléphonique deux jours avant la conférence de presse. Celle-ci eut lieu comme prévu au siège de l’association " Bouregreg ", en présence d’une foule nombreuse de représentants de la presse écrite et audiovisuelle. Plus qu’espéré par le bureau dirigeant qui va étaler d’entrée de jeu ses problèmes par la bouche de son président, Hadj Abderrahman Choukri. Des problèmes ayant trait à l’impasse financière.

Une surprise en fait car l’entame ne concorde pas avec le thème annoncé précédemment. Nous croyions qu’on allait révéler les secrets du succès mirobolant du team slaoui, la révélation de la présente saison. Une équipe à laquelle on prédisait au plus le maintien, selon les dirigeants eux-mêmes. Mais voilà qu’elle se positionne en favori potentiel pour une place continentale ou arabe. Le secret ? le SG le dira plus tard. C’est l’amour du maillot, le métier du staff technique et le dévouement des membres du bureau dirigeant. Une trilogie magique qui pallia l’éternelle insuffisance pécuniaire à laquelle l’ASS n’arrive pas toujours à trouver un remède. Hadj Abderrahman Choukri annonça la collecte d’une somme de 2 millions de dirhams par un groupe de bonnes volontés, mené par M. Noureddine Chmaou, président de l’association " Bouregreg ".

Un journaliste estima que cette somme n’etait pas le résultat d’une action réfléchie, concertée, mais le fruit du hasard. Une déclaration qui arracha de son silence le président du comité directeur, M. Chakib Nejjar, rétorquant de manière virulente, criant que cette collecte a été plutôt le fruit de grands sacrifices.
Il est allé jusqu’à demander au journaliste de … retirer ses propos ! Incroyable mais vrai ! Dommage, car la conférence de presse se déroulait dans une ambiance sereine, franche. Hadj Choukri " encaissait " et réagissait avec beaucoup de diplomatie et de tact.

La problématique financière de l’ASS est apparemment insoluble. Certains journalistes s’interrogèrent sur l‘indifférence des industriels et des hommes d’affaires locaux, le mutisme des autorités locales… Pas de réponse ! Le sujet étant apparemment tabou. Le comité directeur de l’ASS préféra manœuvrer avec délicatesse, question d’éviter les sensibilités ou d’insulter l’avenir. Devant ce grand silence, les membres du bureau dirigeant ont préféré mettre la main dans la poche pour renflouer la trésorerie. A l’heure actuelle, l’ASS a dépensé 300 millions cts, dont 70 millions sont avancés par le président Hadj Choukri.

A la question du " Matin du Sahara " relative à la négligence de deux piliers fondamentaux d’un club à savoir la formation des jeunes et la mobilisation des supporters, le président argua l’absence de moyens pour les premiers et le problème d’infrastructure pour les seconds. Sans argent, sans conditions requises pour la préparation de la relève, sans infrastructures pour accueillir ses supporters, les dirigeants slaouis luttent seuls contre vent et marrée. Ils ont de bonnes raisons de protester. " Salé voulait figurer parmi l’élite, voilà chose faite maintenant, dit Hadj Choukri. Mais y rester a un prix. Or, Salé ne semble pas prête à nous soutenir financièrement ".

Le club slaoui est actuellement à la croisée des chemins. Devra-t-il poursuivre son envolée et convoiter une place sur le perchoir ou devra-t-il débrayer pour optimiser son volant de trésorerie et éviter ainsi toute aventure aux effets pervers ? Difficile d’arrêter un choix. N’empêche que la conférence de presse s’est achevée sur une note d’espoir. On annonça la constitution incessamment d’un Conseil d’administration composé de notabilités de la ville, de cadres supérieurs. Ce Conseil devrait apporter un soutien financier à la mesure des ambitions des Slaouis qui rêvent de voir arriver le jour où leur équipe sera à l’abri de tout souci pécuniaire. Ce rêve va t-il se réaliser ? On l’espère bien.