Clôture ce soir du festival international du film de Marrakech : Jamâa Lafna fait les yeux doux au cinéma
Depuis le 6 décembre dernier, Marrakech vit au rythme du festival. Il y a d'abord la télévision locale, captée dans tous les foyers marrakchis et qui donne le ton de cet intérêt sans cesse croissant que les uns et les autres accordent à cette rencontre ci
LE MATIN
11 Décembre 2004
À 17:20
La télévision renvoie cette vigueur et cette présence d'une manifestation qui semble avoir trouvé ses marques. Il y a ensuite les différentes salles de cinéma (Saâda, Rif et Colisée) qui se sont mises à l'heure du festival. Pour 5 Dh seulement, les marrakchis n'ont que l'embarras du choix pour visionner les films en compétition, le panorama du cinéma marocain ou indien, les films fors compétition. Et là, à chaque séance, les cinémas affichent complet. «C'est un véritable baume pour le cœur que de constater ce regain d'intérêt pour les salles de cinéma», s'exclame fièrement cet exploitant d'une salle.
A la sortie des salles, les discussions s'enflamment, les passions se déclenchent : les uns donnent leur avis sur telle ou telle production, on critique, on encense, on rêve avec le héros et on souffre de ses malheurs. Le cinéma fait partie de la vie et quand on aime la vie, on va au cinéma. Ces constats n'ont jamais été aussi vrais qu'aujourd'hui, au cours de cette quatrième édition du FIFM.
Et puis, il y a la place Jemaâ Lafna. Là, pour zéro dirham, le public peut regarder un film. Une initiative qui fait le bonheur de milliers de marrakchis. «Vous savez, la place Jemâa Lafna est un mythe. Elle fait partie de l'imaginaire de la ville. Elle est, à elle seule, un film. Les marrakchis ne peuvent pas ne pas venir y faire un tour, à n'importe quelle heure du jour et de la nuit», nous confie Adil Eccharqui, jeune étudiant qui travaille également dans le service de la sécurité du festival. «Dès l'annonce du générique, vous êtes sûre de trouver non pas 1000 personnes, mais 10 000 à suivre les péripéties d'un film américain.
Mais dès qu'il s'agit d'un film hindou, ce sont 50 000 voire plus qui se pressent devant l'écran». Ce jeune homme qui exerce chaque soir sur la place Jemaâ Lafna a lui aussi le regard rivé sur le grand écran blanc géant. Le film indien projeté fait partie de ces incontournables que les Marocains et particulièrement les Marrakchis ont adopté. «Les films indiens ressemblent un peu à l'histoire de Jemaâ Lafna. On y trouve du charme, du mystère, de la passion, de l'amour… Enfin, tous les sentiments humains et on s'y retrouve et cela nous plaît», renchérit un autre spectateur.
Le froid glacial qui enveloppe la ville ne dissuade nullement les habitants de la ville. Bien au contraire. Ils sont, chaque soir, de plus en plus nombreux à sortir pour regarder ces films. On prévoit, pour le 11 décembre, encore plus de monde.
La star indienne du film Devdas, Aïshawary Raï a promis d'y faire un tour, pour le plus grand plaisir de ses fans. La soirée du samedi, à la veille de la clôture du festival, promet d'être bien chaude, sur la plus magique des places du monde.