LE MATIN
19 Décembre 2004
À 17:48
Ce responsable a cependant indiqué que les dossiers des anciens dirigeants sont encore au stade d'instruction en refusant de donner une date pour leur procès. Selon lui, la rapidité peut nuire à la justice. En ce qui concerne le procès de Saddam Hussein, il est fort éventuel qu'il n'ait lieu qu'après les élections prévues à la fin du mois prochain.
Ce retard pourrait être expliqué par les difficultés rencontrées par le TSI lors de la première comparution de l'ex-Président irakien, il y a quelques mois. Saddam Hussein avait considéré, lors de ce premier épisode de son procès, que le TSI était un tribunal illégitime parce qu'il a été mis en place par les Etats-Unis, une force occupante selon lui. Il s'est présenté lors de son audience comme le Président légitime de l'Irak et il avait réussi à mettre en difficulté le magistrat, chargé de l'interroger.
Toutefois, son sort semble scellé et il risque la peine capitale en raison d'un concours de circonstances, notamment la haine qu'éprouve à son égard la majorité des Irakiens et la volonté du gouvernement irakien provisoire de paraître comme un sauveur et un justicier en le jugeant pour ce qu'il considère comme des crimes contre le peuple irakien.
Dans le contexte actuel qui est marqué par l'intensification des attaques armées contre la force multinationale, il est fort probable que la condamnation des symboles de l'ancien régime aurait pour conséquence un retournement de la situation en les transformant à des martyrs adulés par tous ceux qui s'opposent à la présence des forces étrangères en Irak. Cela va nuire à l'image des responsables faisant partie de l'actuel gouvernement provisoire irakien.