Crashs aériens : Moscou voit un acte terroriste dans au moins une des deux catastrophes
MOSCOU, (AFP) - Les services spéciaux russes ont affirmé vendredi qu'au moins une des deux catastrophes aériennes de mardi soir était due à un "acte terroriste", une hypothèse que Moscou avait cherché à écarter dans un premier temps, à quelques jours de l
"Selon des données préliminaires, au moins une des catastrophes aériennes, celle dans la région de Rostov, est le résultat d'un acte terroriste", a déclaré le porte-parole du FSB (services spéciaux), Sergueï Ignattchenko, cité par Itar-Tass.
Il s'agit du Tupolev 154 qui reliait Moscou à Sotchi. Il a été retrouvé dans la région de Rostov-sur-le-Don (sud-ouest) et des traces d'explosif ont été découvertes sur des fragments de l'appareil. "Une analyse préliminaire a montré qu'il s'agissait d'hexogène", a déclaré M. Ignattchenko. L'hexogène est un explosif puissant, sensible au choc et à la friction.
Un autre avion de ligne, un Tupolev-134, parti de Moscou pour Volgograd, s'était brisé en deux en l'air avant de tomber, à quelques minutes d'intervalle, dans la région de Toula. Les deux catastrophes ont fait au total 89 morts.
Elles ont été revendiquées vendredi sur l'internet par un groupe islamique s'intitulant "Brigades Islambouli" et affirmant avoir agi pour soutenir les séparatistes tchétchènes. Sa déclaration, dont l'authenticité n'a pu être vérifiée, indique que cinq "combattants" étaient montés à bord de chaque avion.
"Nos moujahidines ont réussi à exécuter la première frappe, qui sera suivie par une série d'opérations dont le but est de soutenir nos frères en Tchétchénie et dans d'autres régions qui souffrent à cause de la Russie", dit le texte.
Dans un développement parallèle, on apprenait que les enquêteurs cherchaient à s'informer sur deux passagères, qui pourraient être Tchétchènes et ont voyagé sur les deux avions. Elles avaient en commun le fait qu'aucun proche ne s'était manifesté après leur mort dans la double catastrophe de mardi soir.
Selon une enquête publiée vendredi dans le quotidien Kommersant, la passagère du vol Moscou-Sotchi, répondant au nom de Djebirkhanova, était assise dans la cabine près de la queue de l'avion et des moteurs, un endroit approprié pour poser de l'explosif, selon les spécialistes.
Toujours à propos du même vol, Itar-Tass a rapporté vendredi, citant des sources du contrôle aérien, que son équipage avait envoyé un message codé indiquant qu'un détournement à bord était en cours.
De telles indications avaient déjà été données au lendemain de la catastrophe, mais par la suite les autorités avaient affirmé qu'il s'était agi d'un simple message de détresse, un SOS. Un tel SOS aurait été envoyé également par l'autre appareil.
Le ministère de l'Intérieur tchétchène cherchait également vendredi à s'informer sur l'autre passagère, Amanta Nagaïeva, supposée être habitante de Grozny, qui se trouvait à bord du Tupolev-134 à destination de Volgograd.
La thèse d'un attentat, que les autorités ne privilégiaient pas, a été largement évoquée dès mercredi dans les médias russes, qui relevaient que la double catastrophe simultanée s'était produite à l'approche de l'élection présidentielle en Tchétchénie, organisée dimanche pour désigner le successeur du président pro-russe Akhmad Kadyrov, tué dans un attentat le 9 mai dernier.