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Critiquant certains pays arabes “opposés aux réformes”: sortie fracassante de l'Emir du Qatar

Le débat controversé qui déchire le monde arabe au sujet des propositions américaines sur le projet de Grand Moyen-Orient et des réformes politiques, économiques, sociales et culturelles, continue d'opposer partisans et adversaires. La nature même du déb

03 Juin 2004 À 17:12

Pour sa part, sacrifiant à sa manière de dire les choses crûment, l'Emir de Qatar, Cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani, a jugé jeudi "inacceptable" de lier l'introduction de réformes politiques dans le monde arabe à un règlement du conflit au Proche-Orient, à l'ouverture à Doha d'un séminaire sur "la démocratie et les réformes dans le monde arabe”.

"Il est désormais inacceptable de faire du conflit avec Israël et de la réalisation de la paix avec ce pays un prétexte pour justifier la lenteur (à adopter) des réformes”, a déclaré cheikh Hamad devant quelque 70 intellectuels et représentants de la société civile dans les pays arabes.

Il a ajouté que le fait d'invoquer les spécificités propres à chaque pays, "permet à certains de se soustraire à l'engagement sur la voie des réformes”. La question des réformes a été au coeur du dernier sommet arabe de Tunis, qui s'est engagé fin mai à lancer des réformes politiques et économiques tout en laissant à chaque pays le choix d'adopter le rythme qui lui convient. "Un autre prétexte commence à faire son chemin dans la région et selon lequel il faut s'opposer aux réformes car elles proviennent de l'étranger”, a indiqué l'émir du Qatar.

"Notre région a sombré dans les problèmes qu'elle connaît parce qu'elle a retardé les réformes et qu'elle s'est écartée de la démocratie”, a-t-il encore dit.Le chef de l'Etat qatariote, qui a engagé son pays sur la voie de l'ouverture politique depuis son accession au pouvoir en 1995, a plaidé pour "une nouvelle culture, à la place de la culture de l'hégémonie et de l'arrogance”.

"Cette nouvelle culture doit relancer la vraie religion pour souligner que ceux qui refusent la démocratie au nom de l'Islam, refusent en fait l'Islam (...), fondé sur la choura", la consultation, a-t-il expliqué, soulignant que "l'Islam n'a jamais été en contradiction avec la démocratie ou avec l'action des réformateurs en faveur des libertés”.
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