LE MATIN
07 Avril 2004
À 19:51
La mouvance de l'Islam modéré est peu représentée et à l'inverse, celle plus fondamentaliste, plus radicale et islamiste est majoritaire en France. Ce constat ne fait d'ailleurs que s'aggraver. Il y a une dynamique de l'islamisme.
Ce n'est pas l'Islam traditionnel, pondéré et tranquille qui a le vent en poupe en France, ou ailleurs, dans le monde. C'est plutôt une vision socio-politique qui est plus présente. Cette forme d'Islam que nous voyons aujourd'hui se développer chez les Musulmans de France, et en particulier chez les jeunes, de manière souvent dure. C'est un Islam de revendication qui a d'autres objets que la vie spirituelle ou religieuse dans les mosquées.
On y retrouve une revendication identitaire. Il prend aussi la forme d'une protestation contre le racisme, l'exclusion, la stigmatisation de l'Islam. C'est un Islam d'action où les conditions socio-économiques à l'image des conditions politiques en Palestine ou en Irak donnent une tonalité à la limite de l'inquiétude. «Car cela peut parfois déboucher sur de la violence», dit-il sans ambages. Quant à un Islam de France, ce n'est plus pour lui qu'une «illusion de plus en plus lointaine».
«l'Islam de France devait être un Islam en rapport avec l'histoire et la géographie. La France est un pays d'harmonie et de tolérance, un pays qui a des débats religieux et qui accepte l'Islam. Je pensais qu'il pouvait y avoir un Islam de juste milieu, de dialogue, de paix et un Islam contribuant à l'édification du jeune citoyen musulman de France et qui serait véritablement une chance de plus pour l'Hexagone», soupire le recteur de la Mosquée de Paris.