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Dans sa campagne électorale : George W. Bush refuse de faire appel à son père

George W. Bush fait tout pour échapper à l'ombre de son père George Bush, président des Etats-Unis de 1989 à 1993, qu'il tient à l'écart de la campagne pour sa réélection.

29 Octobre 2004 À 17:14

Depuis son arrivée à la Maison Blanche en janvier 2001, le président républicain limite les apparitions au côté de son père qu'il n'espère bien ne pas imiter mardi en se faisant battre à l'issue de son premier mandat.

En public, le fils, 58 ans, et le père, 80 ans, restent assez distants. Aîné de six enfants, George Walker Bush a sept ans de plus que son cadet Jeb, actuel gouverneur de Floride (sud-est) et douze de plus que la benjamine Doro. «Ils étaient des petits-enfants quand j'ai quitté la maison» pour aller au pensionnat, souligne George W. Bush dans son autobiographie, reconnaissant ainsi la distance ainsi créée avec le reste de la famille.

Le président cite fréquemment l'influence de sa mère Barbara, affirmant en avoir hérité le caractère tranché. «De temps en temps, je suis un peu trop franc, mais pour cela nous pouvons tous remercier la dame aux cheveux blancs assise là-bas», a-t-il lancé lors de la convention de son parti républicain début septembre. Mais de référence à son père, point. Il n'hésite pas a qualifier son propre vice-président Dick Cheney de «meilleur vice-président» de l'histoire des Etats-Unis alors que George Bush l'a lui même été pendant huit ans.

Cultivant son image de Texan, George W. Bush sait que son père possède celle d'un patricien de la côte est. «Nous sommes différents, il a grandi à Greenwich (Connecticut, nord-est), j'ai grandi dans l'ouest du Texas», écrit-il dans son autobiographie publiée en 1999.

George Bush était un républicain modéré, George W. Bush s'affiche clairement à droite. Autant le père, ancien ambassadeur en Chine et aux Nations unies passait pour fin diplomate, autant le fils ne s'embarrasse pas des doutes de ses partenaires internationaux. Si le premier avait mis en garde contre les dangers d'une invasion de l'Irak, le second l'occupe aujourd'hui avec 140.000 soldats. Les deux hommes se voient cependant régulièrement, à la Maison Blanche, dans la maison de famille à Kennebunkport (Maine, nord-est) et se parlent souvent au téléphone. Mais George Bush refuse de s'exprimer sur la présidence de son fils.

Les désaccords transparaissent parfois. Après que George W. Bush eut déclaré que les Américains en Irak «ne partiraient pas précipitamment, comme cela s'est passé en 1991», une critique voilée de la décision de son père de laisser Saddam Hussein au pouvoir après la guerre du Golfe, celui-ci a fait savoir publiquement à la télévision qu'il n'avait «pas vraiment apprécié».

«Il ne l'a pas redit», a-t-il souligné, confirmant implicitement qu'il avait fait part de son mécontentement à son fils. George W. Bush n'a pourtant pas hésité à faire de la guerre contre Saddam Hussein une affaire de famille. «C'est l'homme qui a essayé de tuer mon père», avait-il lancé en septembre 2002, quelques mois avant de renverser par la force le dictateur irakien. Il s'est entouré d'anciens ministres et conseillers de son père comme Dick Cheney, la conseillère pour la sécurité nationale Condoleezza Rice et le secrétaire général de la Maison Blanche Andrew Card. Son conseiller politique, Karl Rove, a fait ses premières armes avec George Bush.

Le fils a appris la politique en participant aux campagnes présidentielles de son père en 1980, 1988 et celle, perdue, pour sa réélection en 1992. «J'ai vu comment la cote de popularité de mon père s'est effondrée de 92% après la guerre du Golfe à seulement 38% lorsque les Américains se sont rendus aux urnes en novembre», écrit-il dans son autobiographie.

La cote de popularité de George W. Bush a aussi grimpé à de tels sommets après les attentats de septembre 2001. Elle se maintient péniblement à quelques jours de l'élection autour de 50%.
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