Des hommes politiques algériens déchirent en mille morceaux le discours officiel algérien sur le Sahara. : l'Europe s'affranchit définitivement de l'épine des stipendiés
Le retrait par l'Albanie de sa reconnaissance de la ''RASD'', annoncé mardi dernier à Tirana, quelques jours seulement après un autre retrait, celui en l'occurrence de la Serbie-Montenegro, achève l'affranchissement du continent Européen, avec son poids é
MAP
12 Novembre 2004
À 17:21
Plus aucune voix étiquetée européenne ne se range désormais aux côtés des séparatistes et de leurs commanditaires, tant la mascarade est outrageusement flagrante.
La lecture de ces deux retraits, qui ont suivi toute une cascade d'autres retraits intervenus en Afrique, en Asie et en Amérique latine, ne peut laisser indifférent tout analyste avisé, au regard des valeurs que recouvre l'Europe, et qui rythment au quotidien la vie des Européens.
C'est une lapalissade de dire en effet, que l'Europe est le berceau de la dignité de l'homme et de ses droits dans leur intégrité, le temple de la démocratie et de ses corollaires, le carrefour de diverses cultures, le creuset de civilisations multiples, l'exemple même de la primauté des valeurs sociales, l'espace le mieux indiqué pour le respect des minorités, le modèle même de la communion des communautés.
C'est dire, toute la profondeur, toute la lourdeur du message qu'elle a ainsi véhiculé, tout le réconfort qu'elle a, de la sorte, apporté à la position du Maroc dans l'affaire du Sahara, et bien entendu, toute l'ampleur du revers qu'elle a fait subir aux autres.
En politique, les actes se mesurent de toute évidence par la qualité de leurs auteurs, et se jaugent, tout naturellement par la résolution de leurs initiateurs. Le Maroc ne peut donc que s'en réjouir, lui qui a vu, tout dernièrement encore, sa thèse tendant à une solution politique consensuelle au Sahara, recevoir l'appui de l'organisation des Nations-Unies, appui que le Conseil de Sécurité a consigné dans a résolution 1570 adoptée à l'unanimité de ses membres.
Venons-en à présent à notre propre région, le Maghreb, pas loin de l'Europe, où des voix, et pas des moindres ont grondé, fusant de l'Algérie même, hier et aujourd'hui, pour dire toute la justesse de la thèse du Royaume du Maroc, pour appuyer ses propositions dans toute leur pertinence, et pour lever le voile, tout le voile sur les réelles préoccupations du peuple algérien, soucieux surtout de son vécu quotidien, et du dur labeur qui doit être entrepris pour construire son avenir. La "RASD " ne figure guère sur son tableau de bord. En la matière, il demeure sourd, aveugle, et hermétiquement fermé à la propagande du cercle restreint de ses officiels.
Parmi ces voix qui ont retenti à cœur, et du cœur même de l'Algérie, il y a tout d'abord, celle du général Khaled Nezar qui a assumé de plus hautes fonctions civiles et militaires dans son pays, et qui connaît comme ses poches, et bien plus que n'importe qui d'autre, l'institution militaire algérienne, ce lieu de pouvoir dans le pouvoir.
Sollicité par "Radio France internationale" pour préconiser une solution au problème du Sahara, le général Khaled Nezar, réputé pour l'homme qui ne dit pas et qui ne fait pas les choses à moitié, n'y est pas allé par quatre chemins : il a d'emblée écarté l'option de l'indépendance qui tient à cœur à l'Algérie officielle, et s'est prononcé plutôt pour une solution médiane à même de faciliter la construction de l'espace maghrébin. A ce titre, il ne dit pas autre chose que le Maroc, et rejoint ainsi à visage découvert, l'idée centrale soutenue par notre pays, et pour la mise en œuvre de laquelle, il déploie un trésor de diplomatie avec en toile de fond, un langage politiquement construit, et des démarches ouvertement accueillantes.
Accompagnant ce vent de la vérité au souffle fort qui balaie la classe politique algérienne et à travers elle les masses populaires, Cheikh Abassi Madani, leader charismatique de la mouvance islamique et chef historique du ''FIS'', a tout simplement déchiré en mille morceaux, le discours officiel algérien sur la question du Sahara. " Le Sahara, a-t-il assené, est marocain et ce qui se produit actuellement n'est que surenchère sur le sujet pour semer la haine et l'animosité entre deux peuples".
Quoi de plus direct que ce langage aussi clair que la lumière du jour ? Quoi de plus convaincant que les références de cet homme à l'histoire et à ses faits, et les faits comme on dit, ressemblent à des sacs, quand ils sont vides, ils ne tiennent pas debout.
" Je ne vois pas comment un mètre du Sahara pourrait être cédé par le Royaume du Maroc ", clame Abassi Madani qui rappelle que le peuple Algérien ne se sent pas concerné par l'affaire du Sahara.
Et c'est des montagnes de la kabylie, que l'écho lui a été donné par la bouche même de l'ancien ministre et leader du "rassemblement pour la culture et la démocratie", M. Said Saadi, qui a exprimé l'indifférence totale du peuple algérien vis-à-vis de la question du Sahara.
Ses propos que voici, ne souffrent aucune ambiguïté : "Plus de 90 % du peuple algérien ne s'intéressent pas au polisario, et la question du Sahara est une affaire des régimes qui se sont succédé en Algérie".
Jusqu'à quand le pouvoir algérien allait-il rester aveugle à cet index accusateur pointé dans sa direction ? Index auquel s'est jointe cette semaine, Mme Louisa Hanoune, porte-parole du parti des travailleurs, qui a indiqué que son parti ne soutien ni le polisario, ni le plan Baker, et a demandé à son gouvernement de cesser son soutien à ce mouvement séparatiste.
De l'ensemble de ces déclarations, il apparaît que sur le dossier du Sahara, le discours officiel algérien a perdu son aura en Algérie même, que le pouvoir algérien évolue en terrain accidenté, complètement en déphasage avec son opinion publique, totalement en rupture avec ses forces politiques.
De ces prises de positions, il ressort que le peuple algérien n'épouse guère ce penchant indomptable pour la division que nourrissent certains de ses dirigeants, qu'il est plutôt prompts à la réconciliation, à l'unité, et à la communion conviviale, autant de sentiments que partage amplement le peuple marocain qui ne s'est jamais mis en travers du cours de l'histoire et de son évolution qui privilégie dans ses démarches, la réflexion sur le réflexe, le sens du compromis sur les positions tranchées.
De fait, céder un pouce du territoire du Sahara n'a jamais été au Maroc ni une hypothèse, ni un sujet de discussion. Le marocain aime sa terre avec ferveur, et dispose pour la défendre, d'une réserve inépuisable de persévérance dans sa résolution.
C'est dans cet esprit qu'il fête chaque année l'anniversaire de la Marche Verte, pour se remémorer sa portée et ses enseignements. Pour celui de cette année, célébrée le 6 novembre dernier, S.M. le Roi Mohammed VI a reçu un message de félicitations du Président Mouamar Kadhafi, félicitations qui comportent un tout autre message beaucoup plus profond, celui du soutien de la Libye au droit du Maroc au respect de son intégrité territoriale, comme quoi, la faux du temps finit toujours par faire le grand ménage.