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Deux hôtels de Bagdad attaqués à la roquette : la flambée de violence se poursuit

La guérilla a lancé une attaque vendredi contre des hôtels hébergeant des ressortissants étrangers à Bagdad, au lendemain de la comparution de Saddam Hussein et de onze haut responsables de l'ancien régime devant un magistrat qui leur a signifié les charg

02 Juillet 2004 À 16:29

L'attaque a laissé une trace d'impact sur la façade du Sheraton, ont constaté des correspondants de l'AFP. «J'ai entendu une très forte explosion», a relaté Douraid Aziz, un habitant du quartier. Il a dit que l'attaque s'était produite à 05H50 locales (01H50 GMT).

Un témoin a confirmé qu'une roquette a touché le dixième étage du Sheraton et qu'une deuxième a explosé dans le parking de l'hôtel Bagdad. Selon le capitaine Mayo, les assaillants lançaient une série de neuf roquettes artisanales quand les munitions restantes ont explosé dans leur véhicule. Les explosions des deux engins ont été entendues dans le centre de la capitale et ont provoqué des colonnes de fumée blanche. Le Sheraton et le Palestine sont souvent visés par des tirs de roquettes.

La mise en accusation jeudi devant un juge irakien de l'ex-président Saddam Hussein a par ailleurs suscité des réactions contrastées. Dans le quartier chiite de Kazimiya, le cheikh Raëd al-Kadhimi a affirmé qu'un procès pour Saddam était superflu, allant même jusqu'à appeler les avocats du barreau de Bagdad à refuser de défendre le despote. «Quiconque tentera de défendre Saddam n'échappera pas au châtiment infligé par le peuple», a-t-il lancé dans son prêche du vendredi. Dans le faubourg déshérité de Sadr city, un religieux proche du chef chiite radical Moqtada Sadr a lui aussi appelé à l'exécution rapide de Saddam. «Nous demandons à exécuter Saddam», a déclaré dans sa prière Awas Khafaji.

La foule des fidèles a scandé derrière lui: «Oui, oui à l'exécution de Saddam». A l'opposé, des centaines de partisans de l'ancien président déchu ont manifesté dans le calme à Samarra, au nord de Bagdad, en dénonçant sa mise en accusation. Les manifestants ont défilé dans la ville sunnite située à 125 km de la capitale en brandissant des portraits du dictateur déchu et en scandant: «Par notre sang, par notre âme, nous défendrons Saddam», a constaté un journaliste de l'AFP.

Selon Mohammad Jassem, un manifestant, «le procès d'hier a été ridicule. Ceux qui jugent le président et ceux qui gouvernent sont nommés par les forces de la coalition, c'est pourquoi ils n'ont pas le droit de juger le président Saddam Hussein, qui est le seul qui ait une légitimité dans le pays». «Saddam continue d'être notre président», affirmaient aussi les manifestants.
Enfin, deux Turcs retenus en otage par un groupe armé ont été libérés vendredi, a rapporté l'agence semi-officielle turque Anatolie. Murat Kizil et Soner Sercali, des réparateurs de climatiseurs enlevés début juin en Irak, devraient rentrer vendredi en Turquie, selon l'agence.

La Jordanie prête à envoyer des troupes
si Bagdad le demande


La Jordanie serait prête à envoyer des troupes en Irak ou une autre forme d'aide militaire si le nouveau gouvernment intérimaire irakien le demande, a déclaré le roi Abdallah II dans une interview à la BBC. Si la requête vient de Bagdad, "il serait très difficile pour nous de dire non" a dit le roi de Jordanie dans cette interview diffusée dans la nuit de jeudi à vendredi par la BBC television, premier signe qu'un pays arabe serait désireux d'aider la coalition internationale en Irak.


"La situation concernant la sécurité va continuer à être un problème majeur pour ce gouvernement irakien" a poursuivi le roi de Jordanie, interrogé depuis Amman dans le cadre du programme Newsnight de la BBC. Le roi a salué la mise en place du nouveau gouvernement intérimaire irakien, qui sont "des gens bien, fermes, courageux," mais a-t-il dit" les défis auxquels ils sont confrontés en matière de sécurité vont être leur problème majeur et ils vont avoir besoin de l'aide de tout le monde". "Maintenant qu'il y a un gouvernement intérimaire irakien, et nous espérons bientôt un processus qui mènera à l'indépendance complète de l'Irak, je pense que si les Irakiens nous demandent une aide directe il serait très difficile pour nous de dire non" a déclaré le roi de Jordanie, interrogé pour savoir si la Jordanie accepterait d'envoyer des troupes.

"Mon message au président (de l'Irak) et au Premier ministre est: dites nous ce que vous voulez, dites nous comment nous pouvons aider, nous vous soutenons à 110 pc" a poursuivi le roi de Jordanie. "Si nous ne sommes pas à leur côté, s'ils échouent, nous devrons alors en payer le prix " a-t-il dit.
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