Election Américaine : Pour se faire élire George W. Bush joue la carte de l'unilatéralisme
Pour se faire élire le 2 novembre George W. Bush n'hésite pas à jouer la carte de l'unilatéralisme et reproche à John Kerry son engagement en faveur d'une plus grande coopération internationale.
>"Souvenez-vous, lors du dernier débat, mon adversaire a d
AFP
10 Octobre 2004
À 16:13
"C'est le genre d'état d'esprit qui amène à dire que les sanctions (contre l'Irak) fonctionnaient. C'est le genre d'état d'esprit qui amène à estimer qu'il faut laisser agir les Nations Unies et espérer que tout se passe bien", a-t-il affirmé.
M. Bush, qui a institué au cours de son premier mandat la doctrine de la guerre préventive, joue sur la fibre isolationniste des électeurs et revendique l'héritage de Ronald Reagan, président de 1981 à 1989.
"Je reconnais que certaines personnes n'ont pas compris quelles sont les grandes valeurs de notre pays lorsque j'ai pris certaines décisions. Je me souviens quand Ronald Reagan était président: Il avait des principes et certains ont appelé cela de l'entêtement. En accord avec ses principes, il s'est dressé contre l'Union soviétique et a gagné cette guerre. Mais en même temps, il était très impopulaire en Europe en raison de ses décisions", a rappelé M. Bush lors du débat.
Peu intéressé par les relations internationales, sans grande expérience personnelle du monde en dehors des Etats-Unis, George W. Bush, 58 ans, est en tout point différent de John Kerry, 60 ans. Ce dernier, éduqué en Suisse, parle couramment le français et a passé 20 ans au Sénat à suivre les relations internationales.
Plutôt que de souffrir de la comparaison, George W. Bush veut la retourner à son avantage et diabolise les pays, notamment européens, qui se sont opposés à la guerre qu'il a lancée contre l'Irak en mars 2003.
"Je ne laisserai jamais d'autres pays opposer leur veto aux décisions concernant la sécurité nationale des Etats-Unis", a-t-il lancé samedi sous les acclamations de son auditoire lors d'un meeting électoral à Waterloo (Iowa, centre).
Il exalte les autres comme la Grande-Bretagne, l'Italie et la Pologne qui ont envoyé des troupes en Irak pour le soutenir.
Répondant aux critiques de John Kerry sur l'isolement dans lequel sa politique a placé les Etats-Unis, George W. Bush a rétorqué vendredi: "Allez dire à Tony Blair que nous agissons seuls, allez dire à Silvio Berlusconi que nous agissons seuls. Allez dire à Alexander Kwasniewski de Pologne que nous agissons seuls. Nous avons 30 pays là-bas".
Mais ces pays sont loin de représenter la force de frappe de la coalition réunie en 1991 pour la guerre du Golfe contre l'Irak par son père George Bush, un grand partisan des alliances internationales.
L'Irak n'est pas le seul thème sur lequel George W. Bush revendique son unilatéralisme et attaque John Kerry.
"Il soutient la Cour internationale de justice où des procureurs étrangers qui n'ont de comptes à rendre à personne pourraient faire comparaître des soldats américains devant des juges étrangers", a-t-il accusé samedi dans son allocution radiodiffusée hebdomadaire.
Même ton sur le protocole de Kyoto pour lutter contre le réchauffement de la planète qu'il avait refusé de signer quelques mois après son entrée en fonction en 2001.
"Si nous avions rejoint le traité de Kyoto (...), cela aurait coûté des emplois aux Etats-Unis. C'est l'un de ces accords où, simplement pour être populaire en Europe, vous signez un traité", a-t-il lancé lors du débat.
John Kerry a admis qu'il était lui aussi opposé à ce traité. "Mais c'est pour cela que les gens ne nous aiment pas dans certaines parties du monde, car nous disons seulement que nous ne sommes pas d'accord et on s'en va", a-t-il déploré.