Entraîneur : métier ingrat ?
Lorsqu'on évoque le métier d'entraîneur, on pense immédiatement à la célébrité et à la béatitude, et on oublie absolument l'autre facette de cette charge si lourde et si ardue.
LE MATIN
04 Juillet 2004
À 16:38
Apparemment, être entraîneur, ce n'est pas comme l'on croit tous, le paradis, au contraire, cette profession cache bien des désagréments.
Certes, les images de Felipe Scolari, d'Aimet Jacquet, de Badou Zaki, de Rudi Voeller, d'Otto Rehhagel, d'Henri Michel ou encore de M'hammed Fakher en plein bonheur, nous font croire qu'être sélectionneur est synonyme de félicité.
Mais les événements qui surviennent après chaque rendez-vous footbalistique sont là pour mettre en cause cette idée qui règne un peu partout.
L'Euro 2004 qui vient de se dérouler récemment au Portugal en est le grand témoin : des démissions et des renvois en masse.
Mais pourquoi cette attitude à l'égard des entraîneurs après chaque défaite ? Les coachs sont-ils des anges infaillibles qui ne doivent jamais commettre des erreurs ? Sommes-nous conscients des difficultés qu'ils rencontrent et des concessions qu'ils font ? Si on se pose ces questions et si on essaye de leur trouver des réponses loyales, on se rendra compte de la noblesse de ce métier.
Prenons l'exemple de Rudi Voeller qui a accepté, il y a quatre ans, de succéder à Erich Ribbeck, renvoyé après l'élimination de l'Allemagne au premier tour de l'Euro en Belgique et aux Pays-Bas.
Voeller avait accepté de jouer l'intérim d'un an, en attendant que le successeur pressenti de Ribbeck, Christoph Daum, soit libéré par son club Bayer Leverkusen.
Mais Voeller était resté en fonction et a réalisé un énorme succès en arrivant à la finale de la Coupe du monde en 2002.
A vrai dire, l'équipe allemande a retrouvé son âge d'or grâce à Voeller. Mais après sa sortie prématurée de l'Euro portugais, tout le monde a pointé du doigt le jeune coach qui n'a pas hésité à présenter sa démission.
Voeller n'est pas le seul sélectionneur envers qui on manifeste de l'ingratitude. Nombreux sont les coachs qui ont subi et qui vont indubitablement subir le même comportement.
Face à cette situation inextricable, on ne peut que prier pour que l'image des coachs soit réhabilitée aux yeux de tous.