Entre aménagement et défis : Agadir à l'épreuve du développement durable
Le Conseil préfectoral d'Agadir Idaoutanane a tenu vendredi sa session ordinaire du mois de mai en pleine campagne, au cœur du monde rural.
>Présidée par M. Abderrahim Oumani, en présence notamment de Mohamed Ghanam, Wali d'Agadir, cette session a pris
Le choix de la commune rurale Imouzzer Tikki n'est pas fortuit. Il traduit une politique de proximité des responsables, consistant à un renforcement de l'action économique et sociale, à la mise en œuvre d'une série de mesures en termes d'équipements, d'infrastructures, de soutien aux populations, d'association de la société civile et de promotion de la région.
C'est la première fois, en effet, qu'une aussi grande réunion se tient en dehors de la wilaya d'Agadir. Elle inaugure, selon M. Abderrahim Oumani, un cycle de rencontres multiples dans les autres communes rurales de la préfecture. Les questions abordées ont concerné la gestion de la ville, les infrastructures, le problème de l'eau qui constitue dans la province un véritable nœud gordien et, de manière générale, le développement durable et intégré.
La proximité a été donc au centre de la réunion et du rassemblement qui, en l'espace de deux jours, a associé quelque 4000 personnes. Le président du Conseil préfectoral ne s'y trompe pas : "Les occupations essentielles du Conseil, dit-il, sont le développement durable et intégré du monde rural dans les domaines de l'eau potable, l'électricité, les routes , la santé et l'enseignement.
Depuis son élection, le Conseil a établi une stratégie de travail en coordination avec les services compétents, basée sur les problèmes d'approvisionnement en eau potable, les routes et le tourisme local.” Ce sont d'ailleurs les thèmes qui ont été abordés lors du Conseil de vendredi. L'eau potable, les routes, le tourisme rural et la santé ont donné lieu à une série d'interventions et des conventions ont été signées, notamment pour l'eau entre le Conseil préfectoral d'Agadir et les communes de Drarga et Amskroud d'une part et de l'ONEP et l'Agence de développement social de l'autre. La convention sur l'eau potable permettra d'alimenter 6 douars.
Une autre touchera 109 douars après finalisation du projet dont l'étude promet la réalisation imminente. Au plan des routes, une liaison sera réalisée entre la commune rurale d'Aziar et celle d'Imdine en passant par Imouzzer sur plus de 48 kilomètres, permettant de désenclaver 36 douars.
Une autre convention a été également finalisée sur le tourisme pour promouvoir le PAT ( Pays d'accueil touristique), tendant surtout à faire de la région un espace du tourisme de montagne et de verdure, à valoriser le hinterland d'Agadir qui, en termes de potentialités et de richesses, demeure inégalable. Vingt et une actions sont inscrites sur le répertoire déjà avec à la clé des gîtes ruraux, un camping, des circuits, des chemins de randonnées touristiques, les grottes wintimdouine et un atelier de fabrication de produits artisanaux locaux.
Fidèle à la mise en œuvre du concept de proximité, le Conseil préfectoral s'est penché aussi sur les problèmes de la santé. Il a organisé une véritable session médicale à laquelle ont pris part des centaines de personnes, au cours de laquelle aussi ont été distribués outre des paires de lunettes, des médicaments et qui ont permis à une équipe de médecins volontaires de prendre en charge les visites de plusieurs personnes nécessiteuses. Là aussi, la proximité a été de mise, elle s'est doublée d'un réflexe de solidarité.
La convention sur l'eau potable signée en marge de la session ordinaire de mai 2004 de l'Assemblée préfectorale d'Agadir Ida Outanane, lie l'Office National de l'Eau Potable (ONEP), l'Assemblée Préfectorale et l'Agence de Développement Social (ADS). D'un coût de près de 21 millions de DH, cette convention a pour objectif de réaliser l'approvisionnement en eau potable de six douars (2 dans la commune de Drarga et 4 à Ameskroud) faisant partie d'un programme de couverture générale du milieu rural à l'horizon de 2009.
Aux termes de cette convention, l'Assemblée préfectorale et l'ADS s'engagent à contribuer au financement du projet à hauteur de 30 pc (15 pc chacune) avec une contribution de 2500 DH pour chaque foyer en trois échéances, le reste sera assuré par l'ONEP.
Les travaux portent sur la réalisation de connexions individuelles au réseau d'approvisionnement en eau potable par l'ONEP et à travers les études, le financement, le suivi et le contrôle des travaux réalisés par les entreprises sélectionnées.
Le démarrage des travaux est prévu les mois prochains et sera opérationnel en automne 2005, indique-t-on auprès des parties signataires de la convention, qui ont exprimé leur disposition à persévérer dans la voie du partenariat pour la promotion du développement durable dans les zones d'Ida Outaname avec la réalisation de projets structurants dans les domaines des infrastructures de base et des activités économiques génératrices de plus value.
D'autre part, lors de cette session de l'Assemblée préfectorale d'Agadir Ida Outanane, qui s'est tenue pour la première fois en dehors de la ville d'Agadir, une convention relative à l'aménagement d'espace touristique à Ida Outanane a été approuvée par l'Assemblée et sera signée prochainement avec le ministère du Tourisme.
Cette convention prévoit la création de circuits touristiques en montagne et la mise en place de structures d'accueil de touristes dans les différents douars et zones inclues dans le circuit.
Intervenant lors de cette session, le wali de la Région Souss-Massa-Draâ et Gouverneur de la Préfecture d'Agadir Ida Outanane, M. Mohamed Ali Ghannam a salué la tenue d'une telle rencontre dans une commune rurale en zone montagneuse, ce qui, a-t-il dit, consacre la politique de proximité, conformément aux Hautes Directives Royales en matière de gestion de la chose locale.
De son côté, le Président de l'Assemblée Préfectorale d'Agadir Ida Outanane, M. Abderrahim Oumani, avait insisté sur l'approche participative et de partenariat adoptée par l'Assemblée pour faire face aux problèmes auquel le monde rural est confronté notamment l'enclavement, le manque d'infrastructures sanitaires et la mise en valeur de certaines potentialités naturelles de la zone d'Ida Outanane, susceptibles d'insuffler une nouvelle dynamique à l'activité touristique.
En marge de cette session, des journées médicales ont été organisées les 21 et 22 mai, par l'Assemblée préfectorale en collaboration avec l'Association de soutien et d'intégration de la femme rurale dans le développement durable, la délégation de la Santé et le Croissant Rouge Marocain avec le concours des communes rurales d'Immouzer, de Tiqqi et Tadrarte.
Ces journées, auxquelles ont participé une vingtaine de médecins dont 15 spécialistes et un chirurgien dentiste ainsi qu'une trentaine d'infirmiers, sont destinées à quelque 3.000 habitants des trois communes rurales.
A cette occasion, des lunettes de vue et des effets vestimentaires ont été remis par l'Association de soutien et d'intégration de la femme rurale dans le développement durable à des enfants nécessiteux.