LE MATIN
09 Août 2004
À 16:09
La culture marocaine, comme les autres cultures arabo-musulmanes, rejette catégoriquement cet acte qui n'a rien à voir avec notre pensée et notre éducation. Soulever un débat la-dessus est une initiative impossible ! L'euthanasie est formellement interdite à la fois par la loi et par la religion. Aux yeux des croyants, l'euthanasie est un pêché impardonnable par Dieu. Sa grande foi risque de disparaître une fois cet acte est pratiqué. En s'abstenant à céder à ce genre de pratique, les musulmans cherchent à préserver leur religion et leurs traditions et coutumes !
Cependant, il existe des gens malades qui souffrent terriblement et refusent d'être un fardeau. Mme Laîla Lahlou en a fait l'expérience en choisissant de s'installer à la Mecque avant d'être guérie définitivement et miraculeusement de son
cancer. Les médecins l'ont confirmé par la suite. Mme Lahlou a fait preuve de patience, d'une immense puissance et de sagesse divine qui surgit et écrase les obstacles ! Cette femme marocaine avait même écrit un livre intitulé : « n'oublie pas Dieu ! ».
Dans tous les cas, si la tentative échoue, le patient est suivi psychologiquement et traité et s'il « réussit » l'enterrement religieux sera très difficile. L'homme ne peut pas céder a la tentation d'exaucer le désir non réfléchi de mort des malades, ni le soignant ni le malade n'est apte à prendre une décision de mettre fin à sa vie, refusant en cela sa propre liberté.
Du point de vue religieux, l'homme ne peut pas certes demander la mort. Si jamais ses souffrances s'aggravent, il doit alors invoquer Dieu et se remettre à lui en lui disant : « Seigneur !Laissez moi en vie tant que la vie est un bien pour moi et faites moi mourir si la mort est préférable pour moi ».
A noter qu'il existe deux genres d'euthanasie, celle dite active qui suppose le geste d'un tiers afin de provoquer la mort et l'euthanasie passive qui équivaut certainement à l'arrêt du traitement, ce qui abrège la vie. Lorsque le cas du malade est pratiquement sans issue, on ne soigne plus la maladie mais plutôt les symptômes.
Cela suppose que l'équipe soignante trouve la maladie et ses traitements trop durs à soigner que la douleur pour permettre de retrouver une qualité de vie. Cela implique que la personne prenant cette décision se sente un droit moral sur l'issue de sa vie et trouve qu'une mort douce soit préférable à sa vie actuelle. Ceci relève des considérations religieuses et philosophiques.
En
France, la loi autorise exceptionnellement l'euthanasie mais certains médecins la pratiquent d'une manière clandestine notamment en acceptant de débrancher des patients dont l'état est strictement jugé désespérer. Selon le code pénal français, « nulle personne ne peut disposer librement de son corps », alors l'on retient à ce fait que la décision d'aider à mourir serait considérée comme « non-assistance à une personne en danger ».
Une sanction s'avère alors nécessaire.
Toujours en
France, la loi du 4 mars 2002 interdit toute initiative de mettre fin à une vie humaine ou encore de donner la mort aux malades incurables .Or, le code déontologique médicale recommande au personnel de respecter et préserver la dignité de la personne condamnée. C'est ce fameux paradoxe qui s'impose dans le travail de médecins.
Par contre, la Hollande est le pays qui a pris la relève en votant une loi légalisant l'euthanasie. Après les Pays-Bas, la Belgique a suivi et fait le même choix en précisant un ensemble de conditions fondamentales. Celles-ci privilégient le respect du secret professionnel et oblige le médecin de recevoir une demande volontaire et réfléchie du patient.
Ce dernier doit demander une deuxième consultation à un autre médecin qui doit s'assurer des souffrances du malade. Par ailleurs, l'association pour le droit de mourir dans la dignité, milite en faveur de dépénalisation de l'euthanasie pour attribuer à une fin de vie sereine.