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Entretien avec Wadiâ Assafi, le chantre arabe : «L’art sans valeurs authentiques

Wadiâ Assafi ou de son vrai nom, Wadiâ Bechara Youssef Gibrail, a été programmé pour la 10ème édition du Festival de Rabat, dans une soirée-choc avec son public mélomane. Ayant un parcours artistique très riche, le chantre arabe possède dans son palmarès

29 Juin 2004 À 15:38

Qu’est-ce que vous pensez du Festival de Rabat auquel vous participez pour la première fois ?

Je vous dis sincèrement que même avant la soirée de demain au Palais Tazi , je suis très optimiste et très confiant, car je connais très bien le peuple marocain qui apprécie les bonnes choses et reste toujours attaché à ses sources et son authenticité. C’est un peuple artiste qui aime les artistes et les considère en rapport avec leur valeur et leur apport artistique. Et ça c’est très important pour la culture d’une Nation donnée. On ne peut rien attendre d’un peuple qui n’apprécie pas l’art et les artistes.

Comment voyez-vous, actuellement, la chanson dans le monde arabe ?

Il y a beaucoup de médiocrité, mais il y a aussi des principes et des valeurs que le peuple arabe garde encore. C’est de cette manière que nous pouvons contre-attaquer tout ce qui est mauvais et non éducatif pour notre société. Et tant que nous sommes encore vivants, il y a de l’espoir.
Nous combattrons toujours l’Occident avec nos valeurs et les paroles que nous utilisons, car eux ils veulent aussi nous coloniser avec leur musique et leur mauvaise société.

Que pensez-vous des voix qui circulent maintenant dans les pays arabes ?

C’est vrai qu’il y a de belles voix, mais il faut reconnaître qu’il y a aussi des voix qu’on ne peut pas entendre et qui sont, par malheur, très médiatisées avec même des paroles qui ne sont pas faites pour une chanson éducative adressée à un peuple musulman. Ceci reste le travail des Etats arabes, dont le rôle est de censurer toutes ces médiocrités pour que leurs peuples aient une éducation musicale avec des termes respectueux. Toutefois, je pense que ce qui se passe actuellement avec la chanson arabe n’est qu’une vague passagère, car la présence des grands artistes aidera à inculquer le vrai art, basé sur tout ce qui est authentique avec, bien sûr, une ouverture sur les autres cultures et les autres civilisations.

Quel est votre mot sur les clips ?

Un clip est bon quand il est bien utilisé , mais quand c’est uniquement pour montrer des corps de femmes, là je trouve que c’est insensé et ce n’est plus de la chanson, mais un défilé de mode ou autre chose que je ne veut pas nommer. Et même l’artiste (quand c’est un artiste ?), celui-ci passe en second plan. Ces clips sont devenus un commerce pour vendre un produit à des gens qui n’ont rien dans la tête.

Qu’est-ce que vous avez préparé, cette fois-ci, pour votre public marocain ?

Je viens au Maroc avec de nouvelles compositions et un nouveau répertoire, mais je suis près pour satisfaire toutes les demandes de mon cher public marocain en lui chantant tout ce qu’il désire des anciens succès. Ma rencontre avec le peuple marocain a toujours été très forte et mes relations avec lui se consolident de plus en plus. Qunad je débarque au Maroc, je me sens chez moi.
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