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Euro 2004 : Français sereins, Anglais revanchards

De l'ennui engendré par Croatie-Suisse (0-0) à l'inattendu et spectaculaire dénouement de France-Angleterre (2-1), les premiers matches du groupe B de l'Euro-2004 de football, dimanche, ont confirmé que les Français, même malmenés par d'habiles Anglais, s

14 Juin 2004 À 16:37

Des Anglais battus sur le fil - ils menèrent 1-0 jusqu'à la 90e - qui, à condition de bien se remettre du coup sur la tête asséné par les Français, disposent a priori de tous les atouts pour écarter Croates et Suisses, lesquels n'ont enthousiasmé personne, et certainement pas l'arbitre de leur duel, obligé de distribuer neuf avertissements (dont 2 pour le Suisse Vogel, exclu).

"Exceptionnel! Extraordinaire!", s'exclamait Olivier Dacourt quelques minutes après le match face à l'Angleterre, résumant parfaitement la douce euphorie régnant chez les Français.

Pourtant, pendant 90 minutes, incapables de forcer le verrou adverse, ils furent longtemps menés (but de Lampard à la 38e) avant de faire basculer le match dans le temps additionnel grâce à deux coups de patte de Zidane - sur coup franc (90+1) et sur penalty (90+3) qui laissèrent les milliers de supporteurs anglais médusés. Un final inattendu... qui ressemble fort à celui que la France avait vécu en finale de l'Euro-2000 face à l'Italie (2-1, but en or).

"Le fait de gagner de cette façon nous fait du bien. Cela veut dire que rien n'est jamais perdu. C'est bien pour la suite", se réjouissait après coup, Zinédine Zidane, capitaine en l'absence de Marcel Desailly, laissé sur le banc. "Le bon Dieu nous a aidés", renchérissait, plus mystique, Patrick Vieira.

"Fabien (Barthez) a arrêté le penalty. C'est ce qui a fait la différence", ajoutait l'auteur des deux buts, conscient que si l'Angleterre avait mené 2 à 0 après le penalty arrêté de Beckham (73), le dénouement aurait été tout autre.

"On garde la tête haute", assurait de son côté Sven Goran Eriksson, le sélectionneur d'une équipe qui fut remarquablement organisée autour de son impressionnant milieu, avant de flancher dans les dernières minutes.

"Je suis sûr que nous serons en quarts de finale. On ne devait pas perdre ce match vu la qualité de notre jeu mais, malheureusement, c'est ce qui s'est passé", ajoutait le Suédois qui, pour la prochaine rencontre, devra en découdre avec les Suisses, jeudi.

Des Suisses qui, tôt réduits à dix en 2e période, ont tenu le choc face aux Croates au terme d'une partie pas vraiment emballante. Mais le nul n'arrange pas ces deux équipes, désormais contraintes de battre la France ou l'Angleterre pour espérer se qualifier pour les quarts.

"La Croatie a eu plus d'occasions, mais nous avons fait preuve de cœur, de volonté, on s'est battus et on peut être satisfaits, avouait néanmoins l'attaquant helvète Alexander Frei. Maintenant, on va jouer avec l'Angleterre et il faudra réussir un exploit. Là aussi, il faudra faire preuve de rage et de volonté." Une rage qui devra se montrer à la hauteur d'une Angleterre forcément avide de revanche à Coimbra, quelques heures avant l'autre match où les Français tenteront d'enfoncer le clou face aux Croates, à Leiria.
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