Spécial Elections 2007

Exclusif : Avec Baddou Zaki, «Je ne peux pas vivre sans pression !»

Dans un entretien accordé à notre journal, Zaki a démontré tout le stress que procure le métier d'entraîneur. Non seulement il vit dans un climat de tension continue mais il est constamment menacé d'ingratitude en cas d'échec éventuel. C'est un homme seul

07 Février 2004 À 16:46

Ce n'est guère une situation de tout repos. La pression constante qui traumatise tous les entraîneurs n'est pas pour toucher l'ex-capitaine des Lions de l'Atlas. Il sait la gérer, l'amadouer, voire la terrasser. «Vous savez la pression fait partie intégrante de notre métier. J'ai choisi ce métier et j'en assume les conséquences ! Il ne présente pas uniquement que des moments de déceptions .Il peut procurer des moments d'intense joie. Mais, ce que redoute l'entraîneur par-dessus tout, ce sont les aléas de cette profession.

L'impondérable ! Des joueurs qui se blessent, des balles récalcitrantes qui refusent de rentrer dans les filets, des poteaux qui prennent souvent la place du gardien, un arbitrage défectueux. Et tout cela, l'entraîneur le vit par tous ses sens ! A tout cela s'ajoute le fait qu'il faut visionner les cassettes de l'adversaire des heures et des heures à la recherche de la faille dans son système de jeu, de ses meilleurs éléments ; de tout ce qui est sensible de me faire découvrir le défaut de la cuirasse.

Toute cette pression je la vis avant la rencontre, pendant la rencontre et après même. Une fois que le match est terminé je dois constater les dégâts que peut laisser une rencontre. Voyez contre le Nigeria, j'ai failli perdre Naybet sur une attaque violente d'un joueur adverse, puis contre le Bénin ce fut le tour de Chemmakh dont j'ai constaté la contusion. Et pour ne pas courir le risque d'aggraver son cas, j'ai été obligé de le garder sur le banc de touche que d'aucuns avaient expliqué comme un dédain de ma part pour l'Afrique du Sud », explique Zaki. «Pour ma part, je décongestionne grâce aux entraînements continus que je pratique. Je fais le vide dans ma tête. Car une fois que mes joueurs me donnent l'impression qu'ils ont assimilé ma tactique et montrent qu'ils l'appliquent sur le terrain je ressens une joie inimaginable.

Une fois le match terminé, les joueurs rejoignent leurs chambrs pour goûter un repos mérité mais moi je recommence à penser à la prochaine rencontre avec tout ce qui s'en suit. Je ne peux pas vivre sans la pression. Car au lieu de m'anéantir ou m'assomme, elle me stimule pour garder les yeux ouverts afin de constater tout ce qui peut être amélioré », conclut-il.
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