Festival du film de Marrakech : Hommage à Chahine, Connery et Cardinale

On sait aussi qu'un «panorama du cinéma marocain des quatre dernières années» est au programme, avec à la clef, la perspective de visionner une vingtaine de films représentatifs de cette période et que le cinéma indien, dit de Bollywood sera à l'honneur avec la projection d'une dizaine de films «représentant les incontournables du genre des quarante dernières années».Et pas moins de 65 films, toutes sections confondues, seront visionnés par les professionnels et le public.

Le communiqué de la Fondation du Festival International du Film de Marrakech fait également état des cérémonies d'hommage qui seront rendues en l'honneur de quelques monstres sacrés qui ont éblouit tant par leur jeu, prestance et charisme devant la caméra que par la sensibilité avec laquelle ils ont traité les sujets de leurs films. Claudia Cardinale, Youssef Chahine et Sean Connery qui seront présents à Marrakech, sont habitués aux honneurs et aux consécrations.

L'hommage de Marrakech sera, cependant, unique puisqu'il émanera d'un public qui a toujours su apprécier, à leur juste valeur, ces acteurs et metteur en scène et d'un Festival qui a atteint une notoriété indéniable et qui ambitionne de ne jamais céder à la facilité.La diva italienne, qui est née et a grandi à Tunis, connaît bien le Maroc. Claudia Cardinale y a même tourné un film, sous la direction de Mohamed Ismaïl. Celle qui a tourné sous la direction des plus grands réalisateurs, comme Federico Fellini, Henry Hathaway ou encore Richard Brooks tourne de moins en moins. Le cinéma demeure toutefois sa raison de vivre. L'hommage qui lui sera rendu à Marrakech saluera le talent d'une actrice qui a commencé à jouer dès 1958.

Sean Connery, l'inoubliable agent secret de sa Gracieuse majesté, est un acteur heureux. C'est aussi une des vedettes les plus célèbres du monde. Encensé par le monde du cinéma, l'acteur, né en Ecosse, a bien mangé de la vache enragée dans sa jeunesse. Mais cela n'a fait que renforcer sa détermination et son envie de s'en sortir. Les films dans lesquels il a tourné, à partir de 1955, étaient de qualité inégale. Mais il n'en demeure pas moins que l'acteur est devenu un véritable mythe vivant. Sean Connery a, en effet, été à l'affiche de nombreux chefs d'œuvres, des films dans lesquels il a réussi à donner toute la mesure de son jeu et sa parfaite maîtrise de rôles de composition.

Après trois années d'absence, le séduisant acteur écossais a fait une apparition remarquée, en 2003, dans «La Ligue des Gentlemen Extraordinaires» de Stephen Norrington.

Youssef Chahine est une autre légende vivante du cinéma. Le fils prodigue du 7e art égyptien a réussi à offrir une vision globale de la société humaine. Son œuvre a pu aborder avec réalisme et humanisme des problèmes fondamentaux tout en s'inscrivant toujours dans ce qui fait le succès des films populaires égyptiens. Prêchant la tolérance, le dialogue avec l'Autre, l'amour du prochain, les différents films de Youssef Chahine sont un hymne à la liberté d'expression. Ils dévoilent aussi sont exigence esthétique. Le réalisateur de Alexandrie, pourquoi ? de Gare centrale, de L'émigré, du Destin, de Alexandrie…New York et bien d'autres chefs d'œuvres est un auteur reconnu qui continue à signer des films d'une grande facture.

L'hommage que la ville de Marrakech s'apprête à rendre à ces stars qui ont enchanté les spectateurs du monde entier sera à la mesure du savoir-faire et du professionnalisme d'un Festival qui ne cesse de gagner en notoriété.
Et dans ce sens, c'est la cité ocre qui sera la véritable vedette de cet événement de portée internationale.

Alan Parker, président du jury

Sir Alan Parker, le président du jury de la 4e édition du Festival international du Film de Marrakech est à la fois producteur, réalisateur et romancier. Ses différents films n'ont jamais laissé indifférents. Mais même en soulevant des tollé ou en suscitant des polémiques, ils ont réussi à séduire un public nombreux et à empocher des distinctions, des oscars et des Prix prestigieux.

C'est le cas, par exemple de Mississippi Burning, un drame sur les droits civiques. Le film a reçu sept citations à l'Oscar, dont celle de meilleur réalisateur, et obtient l'Oscar de la meilleure photo. Alan Parker remporte aussi le Prix D.W. Griffith du National Board of Review pour sa mise en scène. Le film obtient, en outre, trois British Academy Awards (sur un total de cinq citations) et l'Ours d'Argent du Festival de Berlin. D'autres films, comme Commitments, Evita, Les cendres d'Angela obtiennent des consécrations internationales.

Alan Parker est aussi romancier. Auteur du best-seller Bugsy Malone, adapté de son propre scénario, il a également signé "Puddles in the Lane" en 1977, une anthologie de ses dessins satiriques : "Hares In the Gate", en 1982, et un recueil d'essais sur le cinéma : "Making Movies", publié en 1998.
Cofondateur de la Directors Guild of Great-Britain, Parker a donné des cours dans de nombreuses écoles de cinéma à travers le monde entier.

La British Academy lui a décerné en 1985 le prestigieux Michael Balcon Award pour sa "contribution exceptionnelle au cinéma britannique".
En novembre 1995, il a été élevé au rang de Commandeur de l'Empire Britannique de la Reine Elizabeth II pour services rendus à l'industrie du cinéma britannique. En 1999, il a reçu le Lifetime Achievement Award de la Directors Guild of Great Britain, et, en 2002, a été fait Chevalier pour services rendus au cinéma britannique.

Alan Parker a été nommé en janvier 1998 directeur du conseil d'administration du British Film Institute. Il occupe depuis août 1999 le fauteuil de Président du Film Council.