Festival international de Volubilis-2004 : la nuit de Grenade à l'honneur

De ce fait, l'ensemble Tatiana a cristallisé cette forme musicale dans les chants et les danses populaires andalous (solea, bulerias) qui restent le champ de prédilection de Tatiana Garrido Guardia, principal élément de ce groupe espagnol, possédant des dons particuliers de vivacité et d'authentique, grâce naturelle qui se sont ancrées chez elle avec l'éducation de son inégalable mère Mariguilla, elle-même danseuse et professeur de Flamenco, ayant su lui transmettre son esprit artistique et humanitaire.

Ainsi, depuis son jeune âge Tatiana a appris tous les principes de ce mode musical, puis, à partir de 18 ans a commencé d'enseigner des cours de danse à l'Université de Grenade en tant que professeur dans la chair de la flamencologie, sans oublier pour autant ses nombreuses tournées à travers le monde, dans des festivals et des concerts très particuliers et très prisés par le public toutes nationalités confondues.

Concernant la troupe algérienne Nejma, sa prestation nous a montré que sa mission est d'ancrer tous les genres de la musique andalouse, chaâbi et mouachahate à travers son association, constituée en 1963, qui cherche à encadrer, animer, sensibiliser et former tous ceux qui aiment ce type musical ancestral. Son expérience fut encore plus loin en créant une école de chorégraphie pour répondre aux aspirations de la jeunesse et en prenant comme axe principal de son existence : l'échange culturel. Accompagné d'une très belle voix féminine, l'orchestre Nejma a dédié une chanson au Maroc qui a subjugué le peu de public présent sur les gradins du festival.

Quant à l'ensemble musical Zyriab qui vient de la ville d'Oujda, celui très réputé par son style gharnati fait profiter aussi la jeunesse et se place parmi les troupes avant-gardistes de ce genre musical pour pouvoir vulgariser cet art auprès d'un large public.

Selon M.Aissa Ikken, directeur du Festival international de Volubilis, » la présence de ces trois troupes dans le même plateau provient du fait de la relation qui a de tout temps existé entre cette forme musicale, étant influencée par la musique arabe, elle aussi influencée par la musique andalouse . Par exemple la musique andalouse marocaine s'est beaucoup inspirée des chants grégoriens.

C'est dans ce sens qu'a eu lieu cette idée de prendre ce thème de « La nuit de Grenade », c'est-à-dire tout ce style musical qui est parti de l'Andalousie et s'est propagé entre le Maroc, l'Algérie et la Tunisie. Si on avait le temps, on aurait programmé même la Tunisie pour mettre en relief cette relation », ajoutant que l'idée de la fusion entre ces ensemble n'a pu être réalisable par manque de temps pour faire les répétitions avant le jour du concert.