Formation professionnelle : Nouvelles menaces de grève à l’OFPPT
LE MATIN
28 Mai 2004
À 15:26
Elles ont jeté de l’huile sur le feu ! Les déclarations accordées à la presse par le directeur général de l’OFPPT, M. Larbi Bencheikh, ont eu pour premier résultat de provoquer l’ire de la Fédération nationale de la formation professionnelle. Qu’a-t-il dit au juste ? Qu’il «n’appelle pas grève une action dont les gens sont obligés d’adhérer ».
Pour expliciter mieux sa pensée, il accuse les syndicalistes d’employer «des méthodes peu concevables pour pousser les gens à les suivre. Ils les menacent de toutes sortes de représailles et parfois, ils emmènent des dockers qui n’ont rien à voir avec l’Office juste pour impressionner les gens en les terrorisant ». Dans sa réponse, la Fédération a, dans un communiqué rendu public hier matin, rappelé que « les statistiques sur le taux de participation à la grève sont très éloquentes » et que « les observateurs internes et externes ont pu observer l’effectivité de la grève et la paralysie du secteur, contrairement aux déclarations » du directeur général .
Lesquelles ont été qualifiées de « mensongères », de « honteuses » et d’ « indignes ». Leur objectif s’inscrirait, d’après la même source, dans une tentative de «tromper l’opinion publique et d’adopter, comme à l’accoutumée, la fuite en avant ». Ce qui « démontre la perfidie avec laquelle est gérée l’OFPPT ».
En tout cas, les déclarations de M. Bencheikh ont eu pour conséquence de durcir le mouvement et de renforcer l’unité et l’unanimité du personnel.
Selon des sources syndicales concordantes, des réunions se seraient tenues au matin du 27 mai aux sièges de l’UMT dans les différentes villes du Royaume. Ces assemblées générales ont débouché sur la décision de poursuivre l’action. Le bureau fédéral a ainsi été chargé de « renouveler les journées de protestation autant de fois que nécessaire, jusqu’à la satisfaction des revendications ».
Ce qui renforce les risques qui planent sur l’actuelle année scolaire.
Des risques que le directeur général de l’Office estime nuls, puisque « la saison de formation est presque finie », vu « que le système est basé sur le contrôle continue et non seulement sur les examens de fin d’année ». Est-ce une raison pour pousser l’actuel bras de fer à son terme normal, étant entendu que seuls les étudiants auront, peu ou prou, à en payer le prix ?
Paralysie totale
Selon la Fédération nationale de la formation professionnelle (UMT), la grève a été suivie par la quasi-totalité du personnel de l’OFPPT.
- A Casablanca-Mohammédia qui constitue le centre névralgique du système de la formation professionnelle au Maroc avec 43 établissements (ISTA, ITA, CQP et CFP) : 99,97 % de grévistes.
- A Laâyoune, Smara, Dakhla, Boujdour, Tata, Tan Tan, Guelmime et Assa-Zag : 99,98 % de grévistes.
- A Oujda, Nador, Berkane, Taourirt, Jerada, Bouarfa et Ahfir : 100 % de grévistes.
- A Fès, Al Hoceima, Sefrou, Taza, Missour, Taounate, El Karia et Guercif: 100 % de grévistes.
- A Meknès, Errachidia, Khénifra, Ifrane et Azrou : 100 % de grévistes.
- A Settat, Béni Mellal, Khouribga, Berrechid, Oued Zem, Azilal, Demnate, Boujaâd et Had Soualem : 100 % de grévistes.
- A Marrakech, Kalât Sraghna, Safi, Essaouira, El Youssoufia, El Jadida, Sidi Bennour et Azemmour : 97,66 % de grévistes.
- A Agadir, Taroudant, Ouarzazate, Tiznit, Tinghir et régions : 99,94 % de grévistes.
- A Tanger, Tétouan, Larache, Chaouen, Ksar El Kébir : 100 % de grévistes.
- A Rabat, Salé, Témara, Kénitra, Khémisset, Sidi Kacem, Sidi Slimane et Ouezzane : 95,60 % de grévistes.