Fusion entre le style art-déco et l'art arabo-mauresque : le trésor architectural de la métropole

La rencontre de l'art-déco et de l'art arabo-mauresque a donné naissance à une architecture extraordinaire à Casablanca. Rare et même unique dans le monde.
Une petite déambulation à travers le centre-ville nous met d'ailleurs en présence de cette architecture bien particulière.
Ainsi, chaque fois que votre regard se porte sur la façade d'un immeuble, vous commencez à entrevoir la richesse et l'étendue du patrimoine moderne de la métropole.

Le pluralisme décoratif des façades des grands immeubles du centre-ville est une règle constante : les ornementations faites d'angelots, de corbeilles de fruits, ou de têtes de lions se mélangent harmonieusement aux frises en zellige, en stuc ou aux balcons en bois de cèdre.

En témoignent surtout les bâtiments administratifs de la place Mohammed V : siège de la poste réalisé en 1918 par Adrien Laforgue, siège du consulat de France réalisé en 1922 par Albert Laprade, bâtiment du palais de justice réalisé en 1923 par Joseph Marrast, le siège de la wilaya réalisé entre 1928 et 1936 par Marius Boyer.
Ce lègue est actuellement, plus que jamais, en danger de mort. Il s'agit donc, avant tout, d'essayer de préserver ces lieux de mémoire pour les générations à venir.
Plusieurs pas ont été entrepris dans ce sens. Aujourd'hui, il existe tout un arsenal juridique permettant de bloquer les démolitions et d'essayer de préserver et de conserver un certain nombre de bâtiments.
64 édifices de Casablanca sont actuellement classés en tant que patrimoine de la ville. Une grande victoire à travers laquelle chacun peut entrevoir l'intensité des efforts investis pour préserver les trésors architecturaux de la métropole.
En effet, depuis 1995, année qui a vu la démolition de la villa Al-Mokri ainsi qu'une série d'autres destructions, il y a eu un véritable sursaut d'orgueil de la part d'un bon nombre d'associations qui se sont organisées pour stopper cette hémorragie de démolitions.

C'est ainsi qu'à Casablanca, comme dans tous les pays du monde, certains monuments ont été classés comme témoignage d'une certaine époque. Des monuments qu'il a fallu d'abord répertorier, puis reconnaître comme des bâtiments ayant joué un rôle important dans l'histoire de l'architecture. A la suite de ces démarches, une demande d'inscription fut déposée auprès du ministère de la Culture qui a visité ces bâtiments et inventorié toutes leurs composantes architecturales pour les sauvegarder.

Une fois que le bâtiment est inscrit, il devient un monument qui peut être habité et même transformé, mais sans cependant toucher l'âme dudit bâtiment. En effet, changer la vocation d'un bâtiment classé patrimoine de la ville est tout à fait possible et même souhaitable pour que ces bâtiments ne tombent pas en ruine, mais toujours dans le sens du respect de l'architecture initiale de l'édifice.

Cela ne serait que profitable à tout le monde. En devenant un lieu public que tout le monde peut visiter, les modèles d'urbanisme et d'architecture de la première moitié du XXe siècle qu'abrite la métropole continuerons alors de vivre.
Tout un ensemble de bâtiments qui nous fait dire qu'un véritable style architectural est né dans cette ville. Une architecture pure, fonctionnelle et quelque peu sobre. La ville nouvelle de Casablanca constitue en fait un véritable creuset universel de l'architecture du XXe siècle.

Celle qu'on appelle de manière générale l'architecture du monde moderne. Un produit touristique des plus mémorables.

Faire de Casablanca un produit touristique et culturel reste de ce fait l'ultime objectif de tous. Les touristes viendraient ainsi apprécier l'architecture que le Maroc a produite dans son ère de modernité où Casablanca a été en phase avec les plus grandes métropoles du monde, New York ou Paris par exemple.