Ghizlane Hamadi, présidente de l'association «Les Amitiés Musicales» : «Nous voulons garantir seulement un talent»
La présidente de l'association «Les Amitiés Musicales», Ghizlane Hamadi revient sur les débuts du Concours international de jeunes pianistes qu'elle avait créé à Meknès en 1994 qui désormais se nomme Concours international de piano S.A.R. Lalla Meryem, e
LE MATIN
05 Juillet 2004
À 16:14
Vous avez créé en 1994 dans votre ville natale Meknès, le Concours international de jeunes pianistes qui désormais s'appelle Concours international de piano S.A.R. Lalla Meryem. Pour sa 6e édition, ce rendez-vous musical prend le chemin de la capitale. Les Meknassis pourraient continuer à réclamer la paternité de ce concours. Que leur répondriez-vous ?
La paternité de concours revient au Maroc et la cité ismaélienne est bonne pour un festival des arts populaires, de cheval ou d'autres. Comme nous organisons un concours international, nous recevons des candidats de plusieurs pays qui sont exigeants et qui ont voyagé à leurs frais. Donc, il faut leur préparer de bonnes conditions d'accueil pour qu'ils continuent à s'exercer. L'autre problème que nous avons rencontré à Meknès est celui du transport de pianos en bon état. Mais si nous avons changé de lieu, c'est que la capitale est d'un accès facile et proche des aéroports internationaux comme celui de Casablanca.
Enfin, il faut signaler également qu'une grande partie des candidats marocains sont rbatis et casablancais. D'autre part, je dis que ce concours n'appartient à aucune ville et il pourrait être mobile, à condition que les structures d'accueil suivent. Quant à Meknès, nous y garderons toujours un pied. D'ailleurs, nous y organiserons un concert des lauréats du concours.
Vous avez reçu pour cette dernière édition 314 candidats et certains viennent de pays étrangers. Comment-vous organisez-vous ?
Cette année nous avons eu un record de participations. Et qui dit record de participations dit davantage de problèmes. Mais le concours ne pourrait être réalisé sans l'aide du ministère de la Culture de la Wilaya de Rabat, du ministère du Tourisme et aussi avec l'aide de tous les membres de l'Association «Les Amitiés Musicales» qui se sont investis corps et âme pour m'accompagner dans cette aventure et qui savaient ce qui les attendait et je les remercie beaucoup. L'organisation d'un tel événement demande ténacité et professionnalisme.
Vous proposez aux lauréats des bourses pour stages de perfectionnement en France, Autriche et en Espagne. Qui finance ces déplacements ?
A l'image des autres concours, nous voulons contribuer à l'amélioration du niveau des jeunes pianistes et leur offrir des stages pour avoir une idée du métier. Certains sont accueillis dans de grandes structures comme l'Académie d'été internationale Mozarteum de Salzbourg en Autriche. Ces stages sont financés par les ambassades étrangères au Maroc.
L'objectif de votre association est d'enregistrer dans l'avenir des candidats marocains dans le degré virtuosité. Pourquoi a-on pris du retard à ce niveau?
L'enseignement dans les conservatoires n'était pas bien dispensé. Mais à partir des années 90, il y a eu un éveil général grâce à l'engagement de l'Etat et qui a inauguré dernièrement un conservatoire au quartier Takadoum à Rabat. Il y a eu des partenariats entre le ministère de l'Education nationale et l'ambassade de France pour la formation d'enseignants de musique exerçant dans certains collèges et lycées. De même, n'oublions pas l'action dans ce domaine de l'orchestre philharmonique du Maroc dirigé par Farid Bensaïd. Enfin, je vous signale qu'il existe aujourd'hui, des Marocains en degré virtuosité, mais ils sont en formation à l'étranger. J'espère qu'ils seront parmi nous pour l'édition 2006.
Vous avez été également élève de Fance Clidat. Comment qualifiez-vous votre professeur de musique qui a accepté de vous accompagner depuis le début de votre aventure ?
Je connais France Clidat depuis 25 ans. Et lorsque j'ai décidé de créer ce concours, je lui en ai parlé et elle a accepté de m'accompagner depuis le début. C'est une dame qui va jusqu'au bout des choses et elle porte le Maroc dans son cœur. Cela n'est pas fortuit, car elle a des racines qui se prolongent en Algérie. Et quand elle revient au Maroc, elle vit la même chaleur, sent les mêmes odeurs comme s'il est continuait à vivre à Alger ou Oran .
Quels sont vos projets ?
Nous sommes en train de réfléchir à la manière d'aider nos lauréats. Car nous ne voulons pas nous substituer à une agence de placement d'artistes ou d'organisation d'événements. Nous souhaitons être seulement un intermédiaire entre l'artiste et les organisateurs de concerts. En un seul mot, nous voulons garantir seulement un talent.
France Clidat, présidente du jury (France)
Ghizlane Hamadi (présidente fondatrice
et directrice artistique (Maroc)
Nada Abboushi (Palestine)
Hee Sook Ahn (Corée du Sud)
Marcella Crudeli (Italie)
Khadija Doghmi (Maroc)
Billy Eidi (France)
Edson Elias (Brésil)
Adriano Jordao (Portugal)
Robert Lehrbaumer (Autriche)
Gaswan Zerikly (Allemagne)