Naissance de SAR Lalla Khadija

Grâce à son offre touristique plus cohérente et plus créative : Dar Bouazza : une oasis au cœur de la métropole

Face au déséquilibre urbain, la commune rurale de Dar Bouazza veut se renforcer pour assumer pleinement son rôle de destination touristique, de site où il fait bon vivre. Située à un quart d'heure de la ville, Dar Bouazza occupe une surface de 120 km2, re

11 Juillet 2004 À 14:11

Mais, il est vrai que le boom actuel, particulièrement sur le littoral, provoque des interrogations, des visions floues et pas mal d'idées fausses. Nombre de projets-types sur lesquels des architectes de renom se sont penchés, ont vu le jour . Le processus est long et ne fait que commencer. Ces projets, baptisés sous des noms très révélateurs : «Marina Blanca», «Beach House», «Al Boustane» ou encore le «Four à chaux»… donnent de l'émerveillement .Les objectifs : affirmer une identité, retrouver une qualité de vie et donner un sens à la cité.

Sans cesse, Dar Bouazza se métamorphose, se diversifie, cherche à se donner une image, à offrir une gamme de services et de loisirs digne d'une oasis au cœur de la métropole; une cité accueillante et citoyenne. Car de l'autre côté de l'axe routier, du côté de Lissasfa, la commune, à moitié vide et sans relief, se prépare à lancer un vaste programme de réhabilitation de l'habitat et de construction de logements sociaux . Les élus, virevoltant, mènent bataille contre l'exclusion. Outre l'aménagement d'une zone pour accueillir les activités industrielles, déjà un réseau de villages et d'habitation est à l'étude. Cette démarche s'inscrit dans une dynamique exigeante de développement et correspond parfaitement aux enjeux économiques et sociaux dans un contexte de revalorisation du littoral touristique.


Pour l'heure, l'occupation du territoire s'accélère, en front de mer, selon des façons de faire et des exigences de respect de l'environnement que l'actuel plan d'aménagement tente d'intégrer et d'actualiser. Précisons que la question paysagère y est une donnée fondamentale. En plus de l'utilité sociale, tout projet de construction doit traduire la relation entre esthétique et architecture. Jusqu'ici, la formule fait des émules. On fait de mieux pour conserver au site sa vocation de paysage urbain «végétalisé».

Bien qu'il reste encore beaucoup de choses à faire, Dar Bouazza, telle qu'elle se présente aujourd'hui, n'a plus rien à envier aux autres destinations. Elle commence à se faire vendre et le fait, pour le moment, de manière discrète. Les casablancais, les initiés, ont maintenant la possibilité de découvrir Casablanca pour des vacances de type balnéaire, au soleil et au meilleur rapport qualité/prix. Au fait, pourquoi partir ailleurs quand on a devant sa porte ce que d'autres doivent chercher au loin. Si maintenant les casablancais, à l'image des marocains du monde, choisissent Dar Bouazza, c'est largement pour les mêmes raisons qui font accourir les foules d'étrangers. Parce que c'est une destination de choix au cœur de la plus grande ville du Royaume.

Casablanca est entrain de renouveler son vieux fonds de commerce, sans perdre sa vocation de capitale économique et principal centre d'affaires du Maroc. Elle aurait pu le faire un peu avant. Pour réconcilier la cité d'Anfa avec sa vocation balnéaire et, pourquoi pas, avec son identité océanique, dans son acception maritime la plus large. Du rêve oui, il nous en faut beaucoup, pour avancer, innover. Et laisser à nos héritiers, aux générations futures, une vrai cité, un terroir chargé d'histoire, une ville digne des grandes agglomérations urbaines, équilibrée, spacieuse, propre, mais aussi dynamique, créative, renouvelée en permanence, dotée de toutes les infrastructures de base et en mesure de répondre aux attentes des populations, en termes d'éducation, de loisirs, de santé et de prospérité. Tout cela suppose, diriez-vous, une conscience vive et une vision claire.

Incontestablement. Les initiatives prises par les élus et les autorités de la ville ont valeur de symbole et méritent d'être saluées. Il faudrait reconnaître la contribution exceptionnelle de personnes et d'entreprises à l'avancement du secteur de l'habitat, et rendre hommage aussi à nos deux architectes concepteurs, Aziz Lazrak et Rachid Khayatey, qui ont su démontrer qu'avec quelques bonnes idées, il est possible de transformer quelques hectares de terre rocailleuse en entreprise touristique rentable, tout en sauvegardant le patrimoine et protégeant l'environnement du site. Expliquons-nous.

Des services de qualité

«Marina Blanca» est un projet de construction de 140 villas et des dizaines d'appartements, au cœur de Dar Bouazza, en front de mer, dont une première tranche fut livrée en juin 2004. Sur les 8 Ha qu'occupe le projet qui a nécessité un investissement de l'ordre de 210 millions DH, 5 Ha sont consacrés à l'espace vert et à l'animation. On y trouve un lac, une piscine, un terrain de squash, cour de tennis, salle polyvalente, marché et d'autres équipements collectifs. L'ambition de M. Khayatey Houssaini Rachid, en sa qualité d'architecte, est de démontrer que l'utilité du bien «nature» vaut autant que la rentabilité d'un service marchand.

«Beach House», autre projet de construction résidentiel, conçu et réalisé par le désormais célèbre architecte Rachid Khayattey, s'inscrit dans la même démarche où la verdure, la nature, devient le ciment et le faire-valoir d'un espace littoral. 75 % d'une superficie de 2 Ha ont été affectés à la verdure et à l'animation. Avec une enveloppe de 120 millions DH, le projet est en cours d'achèvement, comprenant 28 immeubles de 200 m2 chacun, en plus d'un mini golf, une piscine, restaurant, fitness et divers services marchands. Tout le monde conviendrait que ce projet se fonde sur l'adéquation entre le développement de la fonction habitation et la dynamique urbaine.

Comme dit l'adage : «le style, c'est l'homme». M. Khayatey, s'efforce de briller par la rigueur du détail et semble le réussir avec brio dans le projet «Al Boustane», qui lui a été confié. Il s'agit d'un ensemble de 175 villas et des dizaines d'appartements hôtel, érigés sur une superficie de 9 Ha, dont 60 % ont été réservés à l'espace vert et à l'animation. On y trouve divers équipements collectifs, en plus d'une garderie d'enfants, une salle des fêtes, une supérette et un centre commercial. Le projet a nécessité une enveloppe budgétaire de 180 millions DH et l'achèvement des travaux est prévu pour 2006. «Dans mes projets, dira Khayattey, je cherche à apporter une réponse et une évidence constructive dans le but de créer avant tout une œuvre utile».

En cela, il rejoint Jacques Ferrier, dans «la poésie des choses utiles», où «l'architecte recherchait cette forme de légitimité, celle qui naît d'une adéquation entre les volumes bâtis et la fonctionnalité du lieu, celle qui permet au projet de s'imposer».

D'autres projets, aussi beau les uns que les autres, sont à l'étude, à l'instar du «Beau Rivage» ou «Tamaris Aqua Parc» qui s'inspirent du même concept de «projet urbain paysagé» . Cela signifie tout simplement qu'un autre développement est possible… Dar Bouazza donne l'exemple.

Reste maintenant à le vendre, à le faire désirer comme n'importe quel autre produit, par la pub et la promotion. Aux promoteurs immobiliers d'en tirer la leçon et de poursuivre l'effort permanent de réflexion. D'ores et déjà, le cercle vertueux est amorcé et l'association «Beau rivage», qui a pour mission de promouvoir le site, entend l'alimenter.
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