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Il y'a cent ans, Oum Kalthoum voyait le jour : hommage à la diva de la chanson arabe

A l'occasion du centenaire de la diva de la chanson arabe, Oum Kalthoum, plusieurs manifestations sont programmées par la troupe marocaine de la chanson arabe. Expositions, débats et concours seront au rendez-vous à Casablanca pour célébrer la dame qui a

18 Février 2004 À 17:40

A l'occasion du centenaire de "la cantatrice du peuple”, la troupe marocaine de musique arabe, organise un concert et lance un concours pour sélectionner les meilleures voix qui sauront reproduire si ce n'est que quelques tonalités de la voix de la diva arabe.

Une occasion, selon le président de la troupe, Salah Moursseli Charkaoui de permettre aux jeunes talents de s'exprimer dans un cadre professionnel et d'être découverts pour les plus méritants d'entre eux. "Plusieurs s'intéressent à cela et il faut les aider à percer”, explique-t-il.
Le programme de cet hommage débutera par une exposition des plus belles photos de Oum Kalthoum, le 24 mars au complexe culturel Sidi Belyout.
Une conférence de presse sera organisée le 25 mars sur le thème "Oum Kalthoum, le phénomène”, avec la participation de la directrice de l'opéra du Caire Ratiba EL hafni, qui s'est intéressée depuis de longues années à la carrière de l'Etoile de l'Orient.

D'autres personnes, qui ont également partagé des moments de la vie d'Oum Kelsoum, seront présentes et feront part de leurs témoignages.
Les 28 et 29 février seront consacrés aux épreuves de qualification. Les dix finalistes seront au programme de la première soirée, organisée le 25 mars et qui déterminera les finalistes.

La grande soirée aura lieu le 26 mars avec la participation de Karima Skalli et Hayat EL Idrissi ainsi que les deux premières gagnantes du concours.
Oum Kalthoum a fait couler beaucoup d'encre et après sa mort a fait vibré des milliers de cœurs. Et même ceux qui n'étaient pas encore nés à son époque ont appris à l'aimer et admirer ses chansons et ses films.

Surnommée "l'astre de l'Orient” et "la cantatrice du peuple”, elle exerca sur les masses une sorte d'envoûtement lié aux thèmes de ses chansons, l'amour et le sentiment religieux entre autres mais aussi à l'authenticité de ces chants, loin de toute influence occidentale. Amie et complice du président égyptien Jamal Abdel Nasser, ils furent tous deux un symbole de l'unité nationale de l'Egypte.

D'ailleurs, dans les colonnes du journal " le Figaro” la star égyptienne est présentée : "La Callas, plus Edith Piaf, plus Mahalia Jackson et l'on aurait à peine une petite idée de ce que représente Oum Kalthoum”.


Ses chansons sont sans contestation, une exception dans la chanson arabe. Depuis ses débuts elle fut entourée par les plus grands artistes et poètes et fut sollicitée par nombre d'entre eux. Elle a su s'entourer des plus grands poètes : Ahmed Rami, Ahmed Chaouki, les compositeurs
arabes entre autres, Zakaria Ahmed, Riad Essoumbati et Mohammed Abdelwahab, mettant ainsi sa voix au service de l'amour et de la cause arabe. Quand elle chante le tarab saisit les auditeurs. Le tarab est, selon l'écrivain Naguib Mahfouz, "le paroxysme de l'émotion, de l'amour, dans la jouissance de la beauté”. Les chansons d'Oum Kalthoum durent, en raison des innombrables variations de sa sublime voix, environ une heure. C'est le cas de "Al Atlal” (Les ruines), l'une de ses plus célèbres, où elle chante comme à son habitude les tourments de l'amour.

Ses qualités humaines liées à sa manière unique de chanter ont fait d'elle la diva de la chanson dans le monde arabe ce qui explique ses multiples surnoms.
Son décès le 3 février 1975, a été déclaré jour de deuil en Egypte, elle a eu les plus grandes funérailles de tous les leaders arabes, artistes et politiques confondus. Au même titre que les pyramides, elle reste une figure emblématique de l'Egypte.

Qui est Oum Kalthoum ?


Oum Kelsoum est née en 1904 à Tamayet al-Zahira dans la province de Dakahlièh en Egypte. Son père, imam pauvre de ce village perdu du delta du Nil, lui apprend la récitation et la lecture des textes coraniques et c'est en psalmodiant le Coran qu'elle découvre alors sa sensibilité au chant, à la musique et à la splendeur de sa voix. Enfant, habillée en garçon, elle anime dans des villages des fêtes profanes et religieuses aux côtés de son père et de son frère.

En 1920 elle monte au Caire pour y chanter l'amour de sa voix souple et puissante. En dix ans elle deviendra la plus grande chanteuse d'Egypte puis, notamment avec l'avènement de la république de Nasser, celle du monde arabe.
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