Institut de cardio-pédiatrie «Bonnes œuvres du cœur» : le volet financier entrave le fonctionnement du centre
Trois millions de DH est le montant qui manque à l'Association «Les Bonnes œuvres du cœur» pour acquérir les 10% du matériel médical restant afin de lancer le fonctionnement du centre humanitaire cardio-pédiatrique. A ce propos, l'Association a
LE MATIN
16 Octobre 2004
À 16:36
Les opérations chirurgicales à cœur ouvert sont très coûteuses, environ 90.000 DH. Du coup, l'accès à de tels soins est quasiment impossible pour la majorité des patients souffrant de cette pathologie. Seuls 15% de la population souffrants de pathologies cardiaques bénéficient d'une couverture sociale et ont les moyens de se faire opérer. Les autres patients doivent prendre totalement à leur charge les frais de l'opération, y compris l'achat des consommables à l'acte chirurgical.
Sur les 10.000 nouveaux cas démunis, enregistrés par an, qui doivent être opérés à cœur ouvert, seuls 10% y arrivent, apprend-on auprès de l'association « Les Bonnes oeuvres du cœur ». Environ 700 d'entre eux, subissent leurs interventions au sein des centres privés et des fondations et les 300 restant au sein des services publics de Rabat et Casablanca.
Sur le total des patients enregistrés chaque année, on dénombre chez les enfants près de 3000 nouveaux cas de cardiopathies nécessitant une intervention chirurgicale. «Dans certains cas, un nouveau-né souffrant d'une malformation congénitale doit être opéré d'urgence juste après sa naissance, sinon il meurt…» déclare le docteur Said Ejjanane, cardiologue spécialisé dans la chirurgie cardiaque de l'enfant et du bébé et président fondateur de l'association.
Face à cette situation alarmante, l'Association « Les Bonnes oeuvres du cœur » en partenariat avec l'Association française « La Chaîne de l'Espoir », qui apporte son expertise médicale universitaire et son expérience dans la mise en place de projets hospitaliers, a lancé, en 2001, le projet centre cardio-pédiatrique à but non lucratif.
Le projet vise à prendre en charge gratuitement les opérations de chirurgie cardiaque des enfants les plus démunis au niveau national. En revanche, celui-ci se heurte à plusieurs obstacles, notamment, celui du statut et du financement. Les initiateurs du projet revendiquent le statut de fondation et non celui de clinique privée puisque le but de projet est de soigner gratuitement les cardiaques démunis au même titre qu'un cardiaque assuré.
Le statut de fondation permettrait au centre de bénéficier de subventions étatiques et de l'allégement de taxes sur l'acquisition du matériel. « Cela fait presque six mois qu'on a déposé notre demande et on attend toujours… », explique Jamila Mouline, vice-présidente de l'Association.
Pour acquérir les 10% du matériel restant, l'association a lancé le 14 septembre 2004 une compagne de collecte de fonds par SMS via l'opérateur Maroc Telecom et Méditel. Elle devra s'étendre sur une durée de deux mois. Selon docteur Ejjanane, l'opération est loin de couvrire les besoins financiers puisqu'elle avance à un très long rythme.
Il convient toutefois de signaler que pour assurer son budget de fonctionnement, en cas d'absence d'aide financière, l'Institut assurera l'intervention de 40% de patients payants, ce qui permettra à 60% de patients démunis d'être opérés gratuitement. Avec cependant un but permanent d'opérer entre 60 et 100 % de démunis en fonction des subventions…
Depuis sa date de création en 1995, « Les Bonnes oeuvres du cœur » a pu, dans un cadre de partenariats aussi bien associatifs que médicaux, venir en aide à plus de 9.000 cardiaques démunis, enfants et adultes.
Il est à signaler, que les artistes vont apporter leur pierre à l'édifice. En effet, l'acteur Khiari et le cinéaste Hakim Nouri travaillent ensemble sur un spectacle dont le revenu serait versé à l'association «Les Bonnes oeuvres du cœur». Baptisé « kama nahno…kantmahno » (comme nous sommes, nous souffrirons), le spectacle sera lancé ce mois-ci au Mégarama et devra se poursuivre sur l'ensemble du territoire national.
En l'absence d'une subvention étatique et en attendant l'ouverture du centre « Les bonnes œuvres du cœur », les enfants marocains souffrant de cardiopathies sont soignés en Espagne ou en France. « Il nous arrive de prendre des prêts pour assurer la prise en charge de ces patients démunis en les envoyant à l'étranger pour y être opérés. », affirme docteur Ejjanane, président fondateur de l'association.
L'Association «Les Bonnes oeuvres du cœur », créée en 1995, s'est engagée à construire, à Casablanca, le premier Institut de cardio-pédiatrie maghrébin grâce aux fonds recueillis lors de la soirée « TEL EST TON CŒUR » organisée le 18 mai 2001.
La construction du centre est déjà achevée, mais il manque près de 10 % du matériel, d'une valeur de 3 millions de dirhams environ. Chose qui devra retardée encore son ouverture et son fonctionnement à une date indéterminée.
*N.B. Il est porté à la connaissance des bienfaiteurs qui désirent venir en aide à l'Association pour acquérir les équipements médicaux restant d'envoyer un SMS au numéro 3113 pour Maroc Telecom et 3050 pour l'opérateur Méditel. Sur chaque SMS envoyé une somme de 5 DH est versée à l'Association.