Interview-express de Ilham Ibrahimi : «J'ai écrit sur un sujet qui me passionne…»
A qui s'adresse, en particulier, Jours de Fête ?
Ce livre s'adresse aux nouvelles générations, aux Marocains qui vivent à l'extérieur de leur pays et qui veulent en savoir plus sur ses traditions, ses coutumes et ses us. J'ai voulu raconter ces mœurs sous formes d'histoires, de façon agréable. Bien sûr, il y a des informations historiques.
Quelles ont été vos sources pour la réalisation de cet ouvrage ?
Ce sont des choses que j'ai vécues, des choses que me racontait ma mère quand j'étais enfant. Quand il y avait des fêtes, elle m'expliquait le rituel et la façon dont il se déroulait à Casablanca, à Fès, à Rabat etc. J'étais passionnée par le sujet, je voulais toujours en savoir plus. Le livre reflète donc ce que j'ai vécu moi-même, mais aussi grâce à une documentation auprès de sociologues, anthropologues qui ont écrit sur le Maroc. J'ai essayé de récolter le maximum d'information pour réaliser «Jours de Fête».
Les photos occupent une large place à côté de textes courts…
J'aime bien raconter et je me suis dit que si je raconte, ce serait plus agréable pour le lecteur. Je ne voulais pas que ce soit un texte académique. Je voudrais que ce livre soit à la portée des enfants. Ces derniers sont curieux et quand il y a de belles images, un texte court, facile, ils lisent avec plaisir.
Comment vous est venue l'idée d'écrire ce livre ?
Je venais de découvrir le Moyen Atlas. C'est une région que je découvrais, une région qui avait des traditions et un art culinaire différents de ceux que je connaissais et ses habitants avaient une longévité impressionnante. Je voulais écrire sur ces gens-là. J'avais présenté mon idée à l'éditeur. De fil en aiguille, nous sommes arrivés à parler de nos traditions et de notre inquiétude de les voir disparaître. Nous sommes arrivés à la conclusion qu'il était temps de consigner quelque chose qui fera partie un jour de l'histoire.
Vous avez déclaré que la réalisation de cet ouvrage a duré 3 ans. Etait-ce pour la récolte de l'information et de la documentation, pour faire les photos?
Tout cela à la fois. C'était le temps nécessaire pour rechercher l'information, pour les mises en scènes. Je craignais que les photographes français ne respectent pas nos traditions. Et je ne voulais pas du tout trahir nos coutumes. Il y avait aussi Moha Fedal qui était présent lorsqu'il s'agissait de mise en scène pour présenter les plats et les traditions culinaires.