«Je te regarde» de Maram Al-Massri : une poésie d'une féminité sensuelle
L'univers poétique de Maram Al-Massri se dévoile à nos yeux à travers son nouveau recueil intitulé: «Je te regarde», traduit pour le plaisir des francophones par Touria Ikbal. Celle-ci ayant excellé dans sa traduction, mettant à jour une poésie libre, mai
LE MATIN
04 Mars 2004
À 18:03
Les poèmes de Maram Al-Massri se présentent à nous comme des cris profonds provenant d'un cœur ardent, d'un corps fervent et entre les deux, le désir franc, sensuel et transparent agonise sous le poids des interdits multiples.
Il est vrai que le recueil «Je te regarde» s'apparente à un voyage sentimental, un parcours nostalgique qui emprunte ses éléments au vécu du quotidien. Un quotidien d'apparence fugale, mais où foisonnent les détails intimes, les petites choses de tous les jours qui font toute la richesse de l'être, qui donnent du goût, du sens et du relief à la vie, à l'amour, au désir et même à la douleur et à la mort.
Ainsi, autant de sentiments et de sensations sont décrits dans le recueil de Maram Al-Massri en arabe, selon la traductrice Touria Ikbal qui est bien placée pour émettre une analyse profonde, sérieuse et objective.
Or, celle-ci n'est pas à sa première expérience, puisqu'elle a déjà traduit «Retrait d'un cœur» et «Rarement» de Muniam Alfaker, «Rogations diluviennes» de Driss Oumali.
Quant au style littéraire du recueil, Maram Al-Massri a bouleversé la syntaxe classique de la phrase, isolé le mot, l'allusion, la fulgurance, tout en brisant la chronologie et en donnant la priorité à l'objet lui conférant des attributs humains. Tout ceci, Maram l'a développé dans un style chargé d'images et riche en métaphores, créant ainsi un espace poétique riche, varié et multiformes.
Avant le recueil «Je te regarde», Maram Al-Massri en a déjà édité deux autres, «Je te menace d'une colombe blanche»(Damas-1984) et «Cerise rouge sur un carrelage blanc»(Tunis-1997).
«Je te regarde» de Maram Al-Massri, édition marsam, 111 pages