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Journées d'études pour la protection du patrimoine art déco : plusieurs édifices souffrent du manque d'entretien

En marge de la célébration du mois du patrimoine, le ministère de la Culture a organisé les 12 et 13 juin, une journée d'étude sous le thème : « Art Déco au Maroc, quel devenir ? ». L'objectif est de sensibiliser l'opinion publique nationale à la protect

12 Juin 2004 À 19:48

Au total, quarante deux immeubles sont classés art déco à Casablanca et une centaine d'autres suivent la procédure pour être déclarés à leur tour patrimoine nationale.

Ces chiffres ont été annoncés par le ministre de la Culture, M. Mohamed Achaâri, lors d'un point de presse organisé dans le cadre de ces journées. Cette procédure du classement, affirme M. Achaâri, vise à stopper la dégradation à cause du manque d'entretien et des travaux de réaménagement non intégrés, entrepris sans respect des caractéristiques propres de ces édifices.

Le ministre de la Culture a souligné également qu'il est de notre devoir de sauvegarder et de mettre en valeur cet héritage culturel ,appelant par la même occasion le secteur public, privé et les associations à œuvrer de concert pour la réhabilitation de cette richesse nationale qui pourrait être un créneau de développement local.
Le secteur privé a permis de sauvegarder un certain nombre d'édifices, mais son implication reste encore timide.

Produit touristique

Ce style architectural de la ville pourrait être un produit touristique et culturel que l'on pourrait vendre ailleurs. L'exemple de La Havane visitée ,annuellement, par des milliers de touristes qui y vont, rien que pour admirer son style qui est plus que révélateur.

A Casablanca, il y a également des choses à visiter. La ville abrite une multitude d'immeubles et de villas mélangeant les styles art déco et néo-mauresque en mesure de fasciner l'ensemble de touristes. « Des visites guidées, comme il se fait à Barcelone, sont en mesure de faire apprécier aux touristes les valeurs architecturales de Casablanca», affirme Mme Sonia Blasco, architecte, responsable de service d'itinéraire de Barcelone. Cette mesure pourrait également rendre accessible l'architecture et l'urbanisme aux citoyens.

Historique

Le style art déco a fait son entrée au Maroc dès 1915 avec des architectes célèbres comme Auguste Cadet, Edmon Brion, Adrien Lafargue ou Henri Prost. Ces architectes ont généré une architecture dite néo-mauresque, faite d'un art arabo-andalous que représente le quartier des Habous de Casablanca ou la cité administrative de Rabat. Entre 1920 et 1930, Marius Boyer finit par donner son éclat à l'art déco dans ses particularités locales, en lui donnant une dimension d'un art accompli, monumental, représentatif et homogène. Cette période a connu la construction d'une multitude d'immeubles qu'on peut encore admirer de nos jours avec des superbes façades.

Vers la fin des années 70 et le début des années 80, la spéculation foncière a fait des ravages sur ce patrimoine. Elle est à l'origine de la démolition des chefs d'œuvre comme la villa Mokri à Anfa, le cinéma Vox, les galeries Lafayette, etc. En 1991, des voies appellent à la protection de ce bâti ancien. Il est à signaler que ces journées s'inscrivent dans le cadre des efforts déployés par le ministère de la Culture pour la préservation et la valorisation de cet héritage culturel, vu son importance capitale à plusieurs niveaux.
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