L'Irak , la coalition et le chaos crée par George W. Bush : Quarante irakiens célébrant un mariage tués dans un bombardement américain
Quarante Irakiens dont des femmes et des enfants qui célébraient un mariage dans un village de la région d'Al-Qaëm, dans l'Ouest de l'Irak, ont été tués dans un bombardement aérien américain, ont indiqué mercredi des télévision satellitaires arabes, en ci
Les avions ont également détruit d'autres maisons du village, toujours selon les témoins cités par la télévision arabe qui a diffusé des images de corps enroulés dans des couvertures et chargés sur des camions.
Selon la télévision qatariote Al-Jazira, le bombardement mené par des hélicoptères américains a visé une grande tente dans le village montée pour les célébrations.
Le correspondant d'Al-Jazira à Al-Qaëm, Houssam Hassan, dans une intervention en direct à la télévision, a affirmé que des témoins lui avaient rapporté que 40 personnes avaient été tuées dont 18 femmes et enfants. Des images d'Irakiens creusant des tombes, de même que celles de corps dont ceux de deux enfants, étaient diffusées en même temps par la chaîne.
«A 15H00 (11H00 GMT), le 19 mai, les forces de la coalition ont mené une opération militaire contre un bâtiment soupçonné d'abriter des combattants étrangers, dans le désert, à 85 km de Houssayba et 25 km de la frontière syrienne», selon un communiqué de l'armée américaine. Houssayba et al-Qaëm sont distants d'une quinzaine de km.
«Les forces de la coalition ont été la cible de tirs hostiles et un soutien aérien a été fourni», ajoute l'armée, indiquant avoir saisi dans la maison «des armes, deux millions de dinars irakiens (...), des passeports étrangers et une radio satellitaire». Le communiqué ne fait pas état de victimes.
Selon le général Abizaïd : la coalition est entrée dans une phase de vulnérabilité
La coalition en Irak traverse une période de vulnérabilité alors que des «adversaires sans pitié font tout ce qu'ils peuvent pour la faire échouer», a estimé mercredi le général américain John Abizaid, chef du commandement central ayant compétence en Irak et Afghanistan.
Entendu par la commission des Forces armées du Sénat, le général Abizaid a estimé que si la première puissance mondiale avait gagné la bataille contre l'extrémisme, il lui restait à mener un long et difficile combat contre «un ennemi patient et méprisable». «Les gens que nous essayons de vaincre sont sans pitié», a-t-il dit. «Ils commettent (leurs actions) précisément maintenant parce que c'est une période de vulnérabilité. Ils veulent que (le processus) échoue. Ils font tout ce qu'ils peuvent pour que cela ne marche pas», a-t-il ajouté.
Interrogé pour savoir si le transfert de souveraineté aux Irakiens pourra être accompli le 1er juillet, le général Abizaid a répondu oui.
«Mais, il est nécessaire que les noms de ceux qui seront aux affaires émergent rapidement», a-t-il ajouté. Interrogés sur les mauvais traitements infligés à des prisonniers irakiens, le général américain a répliqué que «si les gens bien de la région sont consternés par ce qui s'est passé à la prison d'Abou Ghraib, ils sont encore plus inquiets sur notre volonté de maintenir le cap en Irak et en Afghanistan».
«Ils sont très inquiets que nous perdions notre patience en raison des difficultés rencontrées dans notre tâche pour stabiliser ces zones et que nous décidions de rentrer à la maison, de remonter le pont-levis et de défendre la +forteresse Amérique+», a-t-il affirmé.
«Pour certains pays de la région, notre départ pourrait être fatal», a-t-il mis en garde.
«J'ai assuré à nos amis que nous sommes coriaces, que nous ne pouvons pas être battus militairement et que nous maintiendrons le cap», a-t-il dit.
Les Etats-Unis devront passer rapidement d'un statut d'occupant à celui de partenaire, a-t-il dit avant de reconnaître que la coalition avait subi «un revers» dans ses efforts pour créer des forces de sécurité entièrement irakiennes. Une véritable force irakienne devrait être opérationnelle entre janvier et avril, a-t-il promis.
«Il y a plus de gens en Irak qui travaillent avec nous pour tenter de faire de leur pays un endroit plus sûr que de gens qui veulent sa perte», a assuré le général Abizaid.
«Des ennemis sans pitié cherchent à faire plier notre volonté, à nous terroriser pour que nous abandonnions le combat, à nous isoler de nos alliés, à détruire ceux qui cherchent à donner à l'Irak un avenir meilleur», a-t-il dit.
Qualifiant de «grande victoire» pour les adversaires des Etats-Unis le retrait des troupes espagnoles d'Irak, il a mis en garde contre des attentats avant les élections en Irak, en Afghanistan et également aux Etats-Unis.
Le général Abizaid a enfin affirmé qu'Abou Moussab al-Zarqaoui, un Jordanien lié au réseau Al-Qaïda, était impliqué dans l'attentat chimique déjoué contre le siège des services de renseignements à Amman, et qui selon les autorités jordaniennes aurait pu faire 80.000 morts.
Zarqaoui, pour lequel la coalition en Irak offre 10 millions de dollars à qui permettra de le capturer, est considéré par les Etats-Unis comme le «suspect numéro un» dans une longue liste d'attentats meurtriers en Irak depuis la chute du régime de Saddam Hussein.