La cruauté humaine dans toute son ampleur : de plus en plus de combats de chiens organisés à Casablanca
Dans certaines artères de la ville, les « morrons »propriétaires de chiens organisent chaque nuit des combats de chien. Cette pratique interdite se répand de plus en plus avec des pit-bull très dangereux. La règle est simple et cruelle: le combat ne cesse
LE MATIN
17 Juillet 2004
À 16:59
Dans le jardin Hay El Masjd de la commune El Fida, près du croisement 2 Mars et Boulevard Moudibou Keita, on y trouve des pratiques bizarre pendant la nuit : des garçons qui draguent des filles, des intellectuels qui lisent les journaux, des jeunes qui fument du haschich, des retraités et des vieillards qui jouent aux dames, , des jeunes qui jouent de la musique, des femmes qui discutent de leurs problèmes familiaux et enfin des combats de chiens. Un combat peut durer entre 1 minute et une demi heure en fonction de la force des deux bêtes. Tous les combats ont un gagnant et un perdant.
Le perdant laisse souvent sa vie dans l'arène. Cette mort est souvent due à un arrêt cardiaque en raison de l'intensité et de la durée de la confrontation. Si les deux protagonistes restent en vie , ils sont soignés et mis au repos jusqu'à la prochain rencontre.
Si certains pays comme le Japon, le Mexique ou la Russie n'ont toujours pas interdit de telles pratiques où de très fortes sommes d'argent sont en jeux, au Maroc cette pratique est anarchique avec des paris symboliques n'excédant généralement pas 300 DH. Ailleurs, ces combats se déroulent dans des petites arènes appelées "Pit". Or, à Casablanca les combats se déroulent dans des jardins publics tel que celui de Hay El Masjid. La règle est la même partout : le combat doit se poursuivre jusqu'à la mort de l'un des animaux ou lorsque l'un d'eux refuse de poursuivre suite à des blessures graves.
Si les jeux d'argent et les paris sont interdits par la loi et les pit-bull déclarés dangereux, ces spectacles horribles gagnent de plus en plus du terrain. Rien n'arrête les parieurs casablancais en raison de l'absence d'une loi qui prohibe de tels actes. Ces pauvres bêtes souvent volés ou achetés à souk Laklab de Kriâa sont également utilisés dans des vols et arnaques. Pis, leurs propriétaires les promènent sans muselière malgré leur agressivité. « Les marrons » ne disposent pas d'aucun papier qui prouvent que la personne à le droit d'avoir un chien pareil et probablement ils ne sont même pas vaccinés.
« Les marrons » ignorent même le risque qu'une telle bête féroce peut causer s'il attaque quelqu'un surtout les enfants. Le comble de misère, c'est quand on voit ces chiens transportés sur des scooters et des mobylettes.
En outre, ces chiens sont forcée à s'accoupler pour échapper aux patrouilles de la police. Et si l'accouplement réussi les deux propriétaires se partagent les chiots. Les chiens qui se battent ou s'accouplent parce que leurs chiots valent de l'or sont de race de pit-bull, bull-dog, berger allemand et de doberman.
Traque
Pour fuir les patrouilles des forces de l'ordre, « les marrons » changent constamment de lieu de rencontres. Néanmoins, ils ont deux points de repères. Il s'agit de la grande surface derrière le complexe sportif Mohammed V et le souk Laklab de Kriâa, lieu d'échange et de vente de toute sorte d'animaux, domestique ou sauvage. Ce commerce se fait sans aucun contrôle. Les pouvoirs publics ferment les yeux comme si rien n'était.
Pour ces marrons qui font souffrire ces bêtes, il convient de leur rappeler que les chiens comme les autres animaux sont des êtres vivants qu'il faut protéger. L'expression « vie de chien » si souvent utilisée doit être bannie et remplacer par le chien est l'ami fidèle de l'homme.
Ce qui se passe dans le jardin Hay Al Masjid ou ailleurs illustre parfaitement bien la sauvagerie avec laquelle on traite ces animaux, mais également la facilité avec laquelle certaines personnes se procure des pit-bull réputés féroces et dangereux.