La disparition de Mohamed El Haloui, une grande perte pour la poésie marocaine
La disparition du poète Mohammed El Haloui vendredi à l'âge de 82 ans est une grande perte pour la poésie marocaine, ont estimé plusieurs poètes et intellectuels marocains. Dans des déclarations à la MAP, ces poètes ont rappelé la place distinguée qu'a pu
MAP
25 Décembre 2004
À 16:08
"El Haloui, qui a mis à contribution toute son énergie artistique pour immortaliser les grands événements politiques, nationaux et humains ayant marqué l'époque, est parvenu à transcender les contraintes politiques de par son esprit créatif, sa transparence et sa vision personnelle des choses", a-t-il noté.
Et d'ajouter qu' El Haloui qui avait vécu une vie littéraire riche, loin des lumières et de la célébrité, est parvenu à prouver sa valeur poétique à travers le renouveau que présentaient ses écrits.
"Le défunt était un poète traditionnel à la présence distinguée qui a excellé dans son domaine grâce à sa conviction que la poésie est un retour linguistique vers le passé, une expression des maux intérieurs et une description de la condition humaine et collective", a souligné le poète Mohamed Bennis.
L'écrivain Moubarak Rabiâa a, de son côté, estimé qu' "El Haloui s'est distingué par la richesse de ses écrits, par sa verve inégalée et par ses poèmes nationalistes", appelant à rendre hommage à ses écrits et à créer un Prix au nom de ce poète distingué.
Le poète Driss El Meliani a considéré qu'avec la disparition de Mohamed El Haloui, la scène poétique et culturelle du Royaume a perdu un grand poète qui mérite de voir son nom inscrit dans les annales culturelles du Maroc, précisant que les écrits du défunt sont empreints d'une richesse artistique et esthétique, malgré le cachet classique de sa poésie, issue de l'école de poétique traditionnelle.
Né à Fès en 1922, Mohamed El Haloui a décroché le diplôme "Al Alamiyya" de l'Université d'Al Qaraouiyinne en 1947. Il a travaillé en tant qu'enseignant du cycle secondaire à Fès puis à Tétouan avant d'enseigner la langue et la littérature arabe. Il fut arrêté en 1944 pour avoir participé à des activités politiques contre le protectorat français.
Au cours de son parcours poétique, El Haloui avait reçu plusieurs distinctions, notamment le prix du meilleur poème (1990) lors de la première édition de la fondation du prix Abdelaziz Said El Babtine pour son poème "Fi Rihab Sebta" (dans l'enceinte de Sebta), et le grand prix de mérite du ministère de la Culture (1995). Le recueil "Angham Wa Asdaa" (mélodies et échos) (éditions Dar Salmi-Casablanca 1965) et "Choumouâa" (cierges), sont ses oeuvres les plus célèbres.