La femme et le soufisme dans la société contemporaine

C’est une opportunité pour nous d’étudier les formes d’épanouissement personnel et de spiritualité de la femme. Pour le Pr. Faouzi Skalli, il s’agit de mettre en valeur un espace de liberté, d’émancipation et d’indépendance pour la femme.

Il a indiqué qu’il était intéressant d’ouvrir ce chantier des femmes, la société et le soufisme et de se dire que pendant longtemps chaque fois qu’on évoque la femme dans la société musulmane, on s’interroge sur ce qu’elle doit ou ne doit pas faire en oublient l’essentiel. "A ce sujet, nous avons historiquement et culturellement un certain nombre de références extrêmement intéressantes puisqu’il y a eu des personnalités qui ont émergé tout au long de l’Histoire de l’Islam aussi bien, au début autour du Prophète Sidna Mohammed qu’après.

Plusieurs femmes qui avaient un rôle de spiritualité très important, ont alimenté une certaine image de la femme dans l’Islam, une certaine liberté et indépendance de pensée, de vision et d’action ", souligne M. Skalli qui ajoute que "Dans tous les livres des " Tabakates" qui rapportent les biographies des personnalités qui ont profondement marqué l’histoire de l’Islam, on remarque que dans le soufisme, il y a plus de femmes". Selon Maryam Dassa, d’origine française, musulmane depuis 25 ans, psychologue de formation et rédactrice en chef de la revue " Soufisme d’Orient et d’Occident ", qui a traité lors de cette conférence du thème " La femme soufie en Occident aujourd’hui ", " Cette conférence vise à instaurer le dialogue entre les musulmans et les non musulmans, afin de retrouver ensemble les valeurs essentielles de l’Islam et pouvoir témoigner de ce qui l’en est du message du Prophète Sidna Mohammed et du message du Coran qui est d’abord un message d’amour, de tolérance et d’ouverture et aussi un message d’adaptation puisque le message coranique a passé à travers les âges qu’on s’est toujours adapté à toutes les cultures et à toutes les époques.

Il n’y a pas donc de raison de dire que l’Islam serait plus qu’une autre religion fataliste et rétrograde. Il est très important de montrer quelles sont les véritables valeurs de l’Islam et pourquoi une femme peut parfaitement vivre son Islam sans être pour autant déguisée en none, ni intégriste, ni agressive ". A noter que la revue " Soufisme d’Orient et d’Occident ", éditée en France, vise à faire connaître les valeurs sacrées de l’Islam en Occident. Pour sa part, le Dr. Majid Dkhissi, sociologue et professeur universitaire à la Faculté de Ben M’sik, est intervenu sur le thème "Femmes et société marocaine de l’identité sociale à l’identité spirituelle ". Selon lui, " le problème de la construction de l’identité chez la femme marocaine est plutôt d’ordre culturel, propre à la région méditerranéenne où la femme est d’abord l’objet qui permet d’accéder à l’honneur.

Au Maroc, la tradition du maître spirituel ouvre la porte à la construction d’une identité hors les liens sociaux. Une identité liée à la capacité de se reconnaître comme une volonté divine. Une identité qui permet à la femme de se tenir debout malgré les épreuves difficiles. C’est la raison pour laquelle nous avons depuis des siècles des femmes très fortes ". Après le débat auquel a participé l’assistance, une soirée d'écoute soufie a été également organisée.

Lors de cette veillée religieuse, plusieurs Foqaras ont lu des versets du Coran et chanté des vers et des psaumes soufis. A l'issue de cette grandiose manifestation, les participants ont imploré le Tout-Puissant de préserver S.M. le Roi Mohammed VI et de le combler en la personne de son Altesse Royale le Prince Héritier Moulay Al Hassan, de Son Altesse Royale le Prince Moulay Rachid et de l'ensemble de la Famille Royale.

A signaler que la zaouia-mère de cette Tarika se trouve à Madagh près de Berkane. Son Cheikh Sidi Hamza Al Kadiri Al Boudchichi, se présente comme représentant authentique d'une tradition vivante du soufisme.