La presse écrite sous la loupe : stratégies rédactionnelles et de marketing
L'Association mondiale des journaux (AMJ), en partenariat avec la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FNEJ) et le CMF MENA (centre d'études sur la liberté de la presse) ont organisé, les 23 et 24 septembre à Casablanca, un séminaire de formatio
LE MATIN
26 Septembre 2004
À 18:31
Ce séminaire avait pour objectifs de mieux cibler les lecteurs, notamment les jeunes lecteurs, pour obtenir les meilleurs résultats en matière de contenu rédactionnel et de recherche de publicité, et de planifier les besoins de formation des équipes pour des performances adaptées. Ainsi et durant deux jours, les participants ont pu prendre connaissance des dernières études de marketing et de lectorat les plus performantes et les plus innovantes dans la presse mondiale, ainsi que de toutes les nouvelles stratégies rédactionnelles et de marketing en direction des lecteurs et des annonceurs.
Ils ont également débattu des obstacles au développement du lectorat de la presse écrite au Maroc, des expériences et innovations dans la presse mondiale, des techniques quantitatives et qualitatives de connaissance des lecteurs et de l'usage des résultats des études, ainsi que de la nouvelle génération des lecteurs, mise au point d'un projet de partenariat Maroc-AMJ constituant un laboratoire d'expériences pour le monde arabe.
La deuxième journée, présidée par Mme Fatima Zahra Daoui, directrice des Ressources Humaines au sein du Groupe Maroc Soir, a été marquée par la discussion du développement d'un programme de formation au sein du journal et par la présentation des résultats des études du lectorat au Maroc. Les participants ont tous été unanimes de relever que le développement de la presse au Maroc passe nécessairement par la réalisation de deux conditions cruciales. D'une part une garantie dans la loi et la pratique de la liberté d'expression et le droit à l'information, et d'autre part, une politique de gestion moderne et transparente. Si, la condition externe est relativement acquise, la seconde représente encore un obstacle majeur. C'est un fait établi que nombre de journaux marocains sont gérés d'une manière artisanale, souvent à cause d'un manque d'investissement dans le personnel qualifié.
Le manque de ressources financières, la confusion des rôles, ainsi que l'absence de certains départements stratégiques au sein du journal, peuvent retarder la mise à niveau d'un journal et conduire même à sa disparition. Au Maroc, la situation de la presse écrite a été jugée chaotique par les participants.
La presse marocaine a certes connu ces dernières années, grâce aux libertés acquises, un foisonnement de titres nouveaux au contenu et au ton plus ou moins indépendants et audacieux. Pourtant on ne peut pas encore parler d'une progression fulgurante des ventes et de l'audience de la presse écrite. Nombre de facteurs entrent en compte, dont celui de la qualité des journaux. En effet, les statistiques fournis par SAPRESS, qui couvre 7000 points de vente à travers l'ensemble des régions, font état de seulement 390.000 journaux vendus quotidiennement contre 500 000 pour la Tunisie,
1 300 000 pour l'Algérie et 2 200 000 pour l'Egypte.
Le taux de pénétration de la presse marocaine est faible. La presse nationale représente 67% du marché. Les Marocains lisent peu. Cela s'explique essentiellement par un taux d'analphabétisme élevé, 48 % de la population ne sait ni lire ni écrire. Le Maroc compte 641 titres (dont une vingtaine de quotidiens) et 1 800 journalistes. Les journaux quotidiens s'octroient à peine 6% du marché global et les hebdomadaires 24%. Ce sont les mensuels qui se taillent la part du lion avec 43% des ventes globales.
Les trimestriels et autres supports à diverses périodicités se partagent les 27% restants. Par ailleurs, un titre sur deux commercialisés au Maroc est importé. Pour 116HEPRESS, qui dispose de 4500 points de vente à travers les villes du Royaume, les difficultés rencontrées concernant le développement de la presse écrite au Maroc sont nettement visibles dans le logistique, la linéaire presse dans les points de vente et la formation du personnel des points de vente, ainsi que dans la relation mitigée existante entre les éditeurs et les distributeurs.
Le séminaire et les ateliers organisés par l'AMJ, en partenariat avec la FNEJ et le CMF-MENA a donc permis de répondre à un certain nombre de questions pertinentes posées sur les souhaits des lecteurs pour une meilleure gestion des entreprises de presse.
A noter que l'AMJ, l'organisation mondiale de l'industrie de la presse, basée à Paris, défend et promeut la liberté de la presse dans le monde entier. Elle représente 18.000 journaux et regroupe 72 associations nationales d'éditeurs de journaux, des directeurs de journaux individuels dans 102 pays, 13 agences de presse et dix organisations régionales et internationales de presse.