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La qualité des plages de Rabat, Salé et Témara se dégrade

La plage de la capitale est polluée. Le rapport national de surveillance de la qualité des eaux de baignade a souligné cette réalité décevante pour des milliers de R'batis qui aspiraient à se rafraîchir pendant cet été dans les eaux des Oudayas. Pourtant,

26 Juin 2004 À 18:35

S'étendant sur 1000 mètres de longueur, la plage de Rabat est considérée cette année non conforme aux normes internationales. C'est un constat alarmant puisque 75.000 personnes y affluent au quotidien lors de la saison estivale. Les estivants viennent des quatre coins de la capitale et des villes avoisinantes pour profiter de cette plage non loin du centre-ville. L'année dernière, sur une échelle de quatre niveaux A, B, C et D, la plage de Rabat était classée au niveau B.

Cette année, elle figure au niveau C. Il convient de préciser à cet égard que le niveau A correspond aux eaux de baignade de bonne qualité et que le niveau B correspond aux eaux de baignade de qualité moyenne.

Les niveaux C et D correspondent respectivement, quant à eux, aux eaux momentanément polluées et aux eaux de mauvaise qualité. On se félicitait l'année dernière de l'amélioration des eaux de la plage de Rabat et l'on saluait vivement les efforts fournis par les collectivités locales, certains opérateurs économiques et sponsors.

Mais en 2004, ces efforts n'ont pas été à la hauteur des aspirations. La pollution de la plage de Rabat est due en particulier à l'oued Bouregreg qui s'avère on ne peut plus contaminé.

Quant à la plage de Salé, s'étendant sur 3000 mètres de longueur, elle est passée de la catégorie B à la catégorie C. Ce n'est pas une réalité étonnante puisque les eaux usées sont rejetées directement au niveau même de la plage. Certes le nombre des douches (50 unités) et des toilettes (8 unités) est relativement suffisant. Mais, les poubelles manquent d'une façon éloquente.

Ainsi, les estivants ne trouvent pas où jeter les détritus. Résultat : les ordures s'entassent et s'empilent partout. « C'est normal que la plage de Salé soit polluée. Nous ne trouvons pas où jeter les déchets. Certains citoyens qui ont le sens du devoir emmènent les détritus avec eux. Mais la majorité s'en fout », s'exclame un jeune Slaoui, l'air indigné.

Son avis est fort partagé par les 13.000 estivants qui affluent quotidiennement sur cette plage.
Par ailleurs, une troisième plage de la Région de Rabat Salé Zemmour Zaër est, elle aussi, non conforme pour la baignade.

Il s'agit de la plage de Témara qui relève de la commune de Harhoura. Elle est passée de la catégorie B en 2003 à la catégorie C en 2004. S'étendant sur 400 mètres, son sable est propre. En effet, les poubelles existent en nombre suffisant (22 unités). Mais son eau est impropre.

Quelque 1500 personnes qui fréquentent cette plage quotidiennement vont devoir faire attention et éviter de se baigner à Témara. Il est à souligner que depuis 1997 et jusqu'en 2003, la qualité des eaux de Témara s'est dégradée. L'amélioration enregistrée en 2003 qui a fait le bonheur de bon nombre d'estivants n'a malheureusement pas duré.

Heureusement que les habitants de la Région de Rabat Salé Zemmour Zaër ont d'autres plages à visiter : Moulay Bousselham et Mehdia (Kénitra), Nations (Bouknadel, Salé), Harhoura, Val d'or, Sables d'or, Aïn Atiq et Skhirat Amphitrite (Skhirat-Témara). Il est à noter que les plages de Aïn Atiq, de Skhirat Amphitrite, des Nations et de Moulay Bousselhem sont classées au niveau A.

Pour améliorer la qualité des eaux de baignade des plages de Rabat, Salé et Témara, de grands efforts sont à fournir par responsables et citoyens. Il faut éviter de verser directement les eaux usées dans la plage de Salé. L'exécution des programmes de dépollution de l'oued Bouregreg doit être poursuivie, accélérée et généralisée à d'autres oueds connaissant des problèmes de pollution analogues tels que l'Oued Oum R'bia et l'Oued Sebou. Les responsables sont appelés à équiper les plages en infrastructures d'hygiène tenant compte de la pression des estivants et de l'étendue de la plage.

Pour leur part, les industriels sont tenus de respecter les normes internationales relatives à l'environnement.
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