Fête du Trône 2006

Le 16 mai, côté cinéma : les jeunes et le terrorisme vus par Derkaoui

Les douloureux événements qui ont frappé la ville de Casablanca, l'année dernière, ont touché toute une nation.
>La société civile s'est mobilisée pour clamer haut et fort le refus de la violence et du terrorisme.

15 Mai 2004 À 18:01

Organisateurs d'événementiels et musiciens se sont joints aux familles des victimes et à la lutte de toute une nation. Le cinéma a aussi exprimé sa position.
Le dernier film de Mostapha Derkaoui est une preuve que la société marocaine est solidaire et que son message est le même : Non au terrorisme !


«Casablanca day light», le nouveau film de Mostafa Darkaoui relate les douloureux évènements qui ont frappé la ville de Casablanca, le 16 mai dernier.

Animé par un esprit de solidarité et de citoyenneté, Derkaoui relate à travers ce long métrage la vie quotidienne des jeunes de Casablanca tout en dévoilant les conditions sociales contraignantes auxquelles ils sont soumis à commencer par la pauvreté, le chômage et le manque d'encadrement en passant par le manque d'intérêt qui leur est attribué.

Un désengagement qui les jette dans les mains des mouvements extrémistes soit dans le sens d'abus de liberté soit dans l'extrémisme religieux où ils deviennent pour les recruteurs terroristes de la matière première à exploiter.

L'année dernière a été aussi marquée par l'affaire des jeunes hard rockeurs, appelés sataniques, qui étaient inculpés pour des motifs dénués de tout sens. Ce volet d'une jeunesse qui cherche un épanouissement culturel a été soulevé dans le film de Mostapha Derkaoui.

Des scènes tournées à Casablanca et faisant appel à des techniques qui relatent la fiabilité des scènes et qui sont toutes porteuses de messages.
Le film dépasse les leçons de moral pour relater des réalités qui, malgré leur tristesse, font bel et bien partie de notre société. Des réalités qu'ils font accepter et comprendre pour pouvoir les combattre par la suite.
Le film est une sorte de suite au long métrage du même réalisateur «Casablanca by night» et qui donnait une idée sur la métropole économique le soir.

«Casa day light», relate l'histoire de la petite Kalthoum Ayach qui quitte au matin les lumières éblouissantes de la nuit pour s'enfoncer dans l'abîme du jour.
Après ce qu'elle a enduré tout au long d'une nuit riche en aventures pour aider son frère à guérir. La petite fille s'aperçoit que Zir Atai, personne rencontrée durant sa randonnée nocturne, s'apprête à vivre pour elle, une aventure digne d'un vrai personnage de fiction, celle de «Casablanca day light». Kalthoum l'accompagne pour le guider dans les méandres d'une ville plus effrayante le jour.

Zir est âgé de 17 ans, il est étudiant dans une école privée et membre d'un groupe de musique, il passe d'un extrême à l'autre, commençant son parcours par se faire défenestrer par ses camarades, victime de leur intolérance et le terminant en faisant sauter un arsenal bourré d'explosifs afin de se venger d'une bande de malfrats qui lui ont fait subir quelques sévices pendant son séjour en prison.
Kalthoum assiste à cette évolution en regardant grossir son ventre chaque jour un peu plus.

Le film relate plus d'une histoire ou un problème de société. En effet, le 16 mai est le point de départ. Les bombardements, l'apparition soudaine de certaines notions et leur vulgarisation de manière trop rapide. Les mots kamikaze et terrorisme étaient, jusque-là, inconnus de la part d'une bonne partie de la population.
Ils ont toujours été liés à l'international. Ceci étant, se faire exploser n'est guère un acte fortuit. C'est le résultat de plus d'un ensemble de situations dans lesquelles vivent cloîtrés nos jeunes. Des jeunes en quête d'identité.
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