Le cinéma indien à l'honneur à Marrakech : hommage au plus grand producteur de films du monde
Après New York, Venise et aujourd'hui Valbonne, Marrakech va rendre hommage au cinéma indien. Pas moins de 10 films représentant les plus incontournables du genre des 40 dernières années, sont sélectionnés par les organisateurs du Festival international d
LE MATIN
09 Novembre 2004
À 16:09
Ce qui fait 4,7 milliards de spectateurs par an contre 1,5 milliards aux Etats-Unis et 170 millions en France. L'industrie du cinéma indien produit une moyenne de 900 films par an.
Entre 100.000 et 400.000 copies de films en 13 langues principales sont distribuées chaque année dans l'Inde entière. Son cinéma populaire est fortement apprécié par les cinéphiles marocains. Mélangeant musiques, chansons, danses et performances d'acteurs et actrices, le 7e art indien a toujours intégré les spectacles pluriséculaires du pays. Longtemps méprisés par les intellectuels du pays et ignorés à l'étranger, les films Bollywood se voient enfin reconnus avec, en 2002, la nomination de Lagaan aux Oscars.
La même année, la sélection à Cannes d'une autre grande production, Devdas, officialise cette reconnaissance mondiale. C'est également en 2002 que Cannes a rendu hommage à Raj Kapoor, « le roi de Bollywwod ». Il faut souligner que le terme Bollywood ne représente pas tout le cinéma indien mais seulement les films populaires en hindi et fabriqués à Bombay (aujourd'hui Mumbai). La culture cinématographique indienne remonte au début du XXe siècle.
L'Inde découvre le cinéma lors de la première projection du «cinématographe » des frères Lumière le 7 juillet 1896 à l'Hôtel Watson de Bombay, « porte» de l'Inde britannique. Mais, c'est le Roi Harishchandra qui inaugure en 1913 l'histoire du cinéma indien avec un épisode de l'épopée du Mahabharata et lance le genre mythologique et les « vies de Saints», destinés à une formidable postérité. Puis en 1931, à Bombay, la révolution du «parlant» advient, quatre ans après la mise au point aux États-Unis, avec La Lumière du monde (Alam Ara) du producteur novateur Ardeshir Irani, un film en « hindoustani », synthèse du hindi (langue officielle de l'Inde depuis 1950) et de l'ourdou.
Calquée sur Hollywood, une véritable production cinématographique se développe très vite à Bombay autour des studios de cinéma. Les premières salles de cinéma apparaissent et un «star-system» émerge, qui peut être comparé à ce qu'Hollywood a connu dans les années 50. Les thrillers, les films d'action, de guerre et même d'horreur sont présents à Bollywood. Un film bollywoodien moyen dure environ 3h00 parfois plus parfois moins.
Cette durée est habituel pour le public indien. La situation démographique et économique, les religions, les langues et la vie quotidienne en Inde sont souvent évoqués dans un film. Il doit y avoir la bonne dose de bons sentiments, d'amour, de passion, de musique, du suspense, de danse et de chants. C'est ce qu'on appelle les films masala (en référence à l'assortiment d'épices).
Le réalisateur de films hindis se soucie toujours du fait que le film doit pouvoir être vu et compris par un public composé de castes différentes dont les valeurs changent d'une région à l'autre. Cependant, la multitude de traditions, de coutumes mais aussi de codes non compris par le public étranger font que ces films ne sont pas distribués largement à travers le monde. Seuls certains pays d'Afrique comme le Maroc, d'Asie du Sud-Est et du Moyen-Orient sont intéressés par la machine de Bollywood. L'acteur-vedette Shahrukh Khan est fort aimé par le public marocain.