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Le court métrage en vedette à Tanger : 12 millions de dirhams d’aide

Après deux jours de travail, la commission du fonds d’aide à la production cinématographique a annonçé ses résultats. Sur les 15 projets étudiés par la commission, trois longs métrages et neuf courts métrages ont bénéficié de l’aide du centre

24 Septembre 2004 À 17:14

Présidée par Abdellatif Laabi, la commission compte un bon nombre d’intellectuels et de professionnels marocains, Soumaya Nâamane Guessous, Amina Talhimet, Hicham Senoussi, Abdelafattah Kilito, Khalil El Alami Idrissi, Abdellah Rmili, Mohamed Layadi, Mustapha Stitou et Driss Mniakh.

La cagnotte du fonds d’aide a atteint 12 millions dirhams qu’il a fallu répartir sur les films en compétition en plus du long métrage « Casablanca day light» signé Mustapha Derkaoui et qui rentre dans sa série de films sur la ville de Casablanca. Et qui constitue une «simulation » des faits du 16 mai.

«Une dure mission », explique le Président de la commission « Je suis angoissé. C’est un moment très important et aussi très difficile. Certains films auront le soutien d’autres non. Ceci ne veut en aucun cas dire qu’ils ne le mérite pas mais on a essayé d’être juste. Nous avons mis en avant des critères éthiques et esthétiques » annonce Abdellatif Lâabi dans son allocution.

Sur les 15 projets de films présentés devant la commission dont 9 longs métrages et 6 courts métrages, la commission a décidé d’attribuer des avances sur recettes après production aux six projets de courts métrages et trois projets de longs métrages.

Une avance sur recettes de 3 500 000.00 dhs a été attribuée à Omar Chraibi pour son film « Tissée des mains et d’étoffe » et produit par la société « la cité en fête ».

3.700.000 dhs au film « Le neuvième nomade » signé Said C Naciri, non pas le Said Naciri, l’humoriste. Cette fois c’est un vrai réalisateur qui se présente. Agé à peine de 26 ans, Said C Naciri est décidé à imprégner le cinéma marocain de sa propre touche. Ses premiers contacts avec la caméra ont été au lycée et depuis il s’est décidé d’en faire un métier ce qui le mènera aux Etats-Unis pour des études. Le film a été produit par «Corner films ».

Farida Bourquia, la grande féministe aux talents confirmés s’est vue attribuée une avance sur recette de 2 500 000 dhs pour son long métrage « Deux femmes sur la route », le film a été produit par «espace production». Ceci en ce qui concerne la catégorie longs métrages.

Les courts métrages ont certes eu la part du lion mais selon le Président de la commission c’est plus encourageant et ça aide à dévoiler des talents.
Une avance sur recettes d’un montant de 320.000 dhs a été attribuée à Ali Tahiri pour son court métrage « Dog Day » produit par « La cité en fête ».

« Quand l’image s’est éclipsée » signé Youssef Afifi et produit «Allafify cinéma production » a obtenu une aide de 300 000.00 dhs La participation de la femme a été relevée même dans la catégorie du court métrage à travers la participation de Salma Bargach qui a obtenu une avance de 300 000.00 dhs pour son court métrage « l’ascenseur » produit par « Big chot ».

«Un formidable voyage » est le titre du court métrage de Abdessalam Klai et produit par «Casablanca films productions». Il a obtenu une aide de 280 000.00 dhs .

Hamid Baskett revient avec un court métrage « Face à la mort» produit par « Morocco movie groupe » il a bénéficié d’une aide de 250 000.00 dhs.
Au même titre que « Face à la mort », « jardin des rides » signé Hicham Lasri et produit par Ali’n production a bénéficié d’une aide du même montant.
Les résultats de la commission étaient attendus avec impatience.

Ce fut l’événement marquant de la journée et du festival. Des soulagements et des déceptions certes mais aussi une salle applaudissant à l’unanimité la décision de la commission qui n’a pas attribué l’aide au long métrage de Mustapha Derkaoui après la déception de « Casablanca by night ».

Après l’annonce des résultats de la commission, les travaux du festival ont repris avec tables rondes, débats et discussions en attendant la prochaine réunion de la commission.


Ce qu'ils en pensent

Noureddine Sail, Directeur du centre cinématographique marocain.
Premièrement, la commission est souveraine, deuxièmement c'est une commission à laquelle j'ai contribué que ce soit au niveau de sa formation ou de sa constitution. Troisièmement, c'est une commission très bien constituée et bien structurée et quatrièmement, j'ai appris les résultats tout comme vous puisque je ne suis pas membre de la commission et je trouve qu'ils ont très sérieusement débattus on le constate à travers les résultats. Et chose toute normale, dans tout concours, il y a des compétiteurs qui passent et d'autres non.
J'ai eu l'occasion de lire les scénarios qui étaient en compétition ce qu'ils ont retenu est parfaitement défendable.

Lahcen Zinoune, Chorégraphe, réalisateur
Non, je ne suis pas déçu. Je respecte la décision de la commission qui a opté pour les meilleurs scénarios je suis entièrement d'accord. Je félicite les gagnants pour l'aide qui leur a été octroyée.
Mon scénario était dans la catégorie des longs métrages et il parle de l'histoire d'une femme musicienne. C'est la trajectoire de toute une vie de musique. Je vais chercher ailleurs en attendant la prochaine commission. Car je suis conscient que le cinéma me rendra un énorme service à travers la présentation de la danse sans toutefois faire oublier le chorégraphe. D'ailleurs, une fois vous allez me voir chorégraphe réalisateur.

Najib Abdellah Rfaif, Directeur de l'unité des productions dramatiques à 2M, journaliste

J'ai moi même été membre de cette commission lors de l'ancienne direction et je sais que c'est très difficile de trancher surtout lorsqu'on a un budget à respecter. Ceci étant, ce que j'ai remarqué c'est que ce qu'on appelle la cagnotte est une somme importante qui ne peut toutefois satisfaire toutes les demandes et les ambitions des candidats mais je trouve que le fait d'avoir choisi trois pour leur demander une somme conséquente est plus intéressant que de choisir six et de leur donner un petit budget qui ne suffira à rien.

Le nouveau statut de la commission lui permet de se réunir trois fois par an et donc trois occasions d'attribuer plus d'aide.
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