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Le pigeon urbain porteur de virus

La présence de nombreux pigeons dans les villes pose le problème du risque que court la population au contact de ces oiseaux. Si la transmission de virus existe, elle est peu importante. Mais sur la place Mohammed V à Casablanca, gardiens, photographes et

10 Janvier 2004 À 21:25

Les pigeons urbains sont-ils porteurs de virus ? Oui, ils peuvent transmettre à l’homme quatre maladies : chlamydiose, salmonellose, cryptococcose et maladie de Newcastle (voir encadré). Mais pas de panique. Si le risque de transmission existe, il est peu important. Et de plus, lorsqu’une personne est contaminée, la maladie est le plus souvent peu grave.

Toutefois, une étude internationale a montré que malgré le peu de cas confirmés de maladies humaines associées à une exposition aux excréments de pigeons, le risque est identifié et bien présent, chez les travailleurs effectuant des travaux de nettoyage de sites abondamment souillés par les fientes de ces oiseaux. Pour sa part, la maladie des éleveurs de pigeons toucherait 6 à 21% des éleveurs. Quant aux tanneurs de Fès, ils continuent de mélanger excréments de pigeons et chaux pour traiter les peaux d’animaux.

Loin de cette controverse, sur la place Mohammed V à Casablanca, gardiens, photographes et public vivent en harmonie avec ces "messagers de la paix". "Tous ces oiseaux que vous voyez devant nous sont en bonne en santé et ne sont atteints par aucun virus. Ceux qui tombent malades sont repérés et dévorés par les chats sauvages", explique Azedine Sahi, photographe présent sur cette place depuis 1981. "Il fut un temps où ces oiseaux étaient nourris par un service de la wilaya qui leur envoyait des graines d’orge. Mais pour l’instant, ils sont livrés à eux-mêmes", ajoute-t-il. Tout près de la fontaine, Ahmed El Ghamri, tête baissée, prépare ses paquets de maïs qu’il vend à 1 DH l’unité aux parent venus avec leurs enfants prendre des photos souvenirs avec ces pigeons. "Nous sommes six vendeurs et travaillons en duo une journée sur deux.

Je gagne ma vie grâce à ce petit commerce. Parfois, mes revenus de la journée se situent entre 50 à 80 DH", lance ce père de famille qui ne manque pas d’éloges à l’égard de ces oiseaux animateurs de ce haut lieu de la capitale économique. En ville, ce qui rend le pigeon nuisible, c’est avant tout la quantité phénoménale d’excréments qu’il produit. Sans être en contact direct avec ces oiseaux, une contamination peut se faire par l’inhalation de poussières de fientes contaminés par des virus. De même, leurs déjections étant très acides peuvent ronger le métal. Automobilistes, garez vos voitures loin des pigeonniers ou sous un abri !

Les quatre maladies

La chlamydiose est appelée aussi ornithose ou psittacose. Les pigeons porteurs de cette maladie sont nombreux, jusqu’à 50% selon certaines études. Le risque de transmission à l’homme est très faible, il peut se faire par l’inhalation de poussières de fientes de pigeons contaminés. La maladie se manifeste chez l’homme par une sorte de grippe accompagnée de fièvre et de migraine, pouvant évoluer vers une pneumonie. Toutefois, les cas de contamination observées chez l’homme sont pratiquement tous bénins, et peuvent donc faire conclure à un faible risque.
La salmonellose touche environ 20% des pigeons urbains. La transmission à l’homme se fait par l’ingestion d’aliments souillés par des fientes de pigeons contaminés. Comme pour la chlamidiose, le risque de contamination est très faible. La maladie se traduit chez l’homme par une gastro-entérite accompagnée de fièvre. Les cas graves sont rares sauf chez les personnes à risque comme les personnes âgées ou les enfants.
La cryptococcose est une mycose due à un parasite contaminant les fientes de pigeons. Très peu de pigeons sont porteurs de cette maladie. La contamination à l’homme se fait par l’inhalation de poussières de fientes infectées. La maladie se manifeste chez l’homme par une atteinte pulmonaire, voire neurologique dans les cas graves. Quelque 90 % des infections surviennent chez des sujets séropositifs au HIV.
La maladie de Newcastle enfin touche environ un tiers des pigeons urbains. Cette maladie virale se transmet à l’homme par inhalation de poussières de fientes de pigeons contaminés. Elle se manifeste chez l’homme par un syndrome grippal accompagné de fièvre. La maladie, peu grave, guérit spontanément en une semaine.
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