Les gardes nationaux préparent un assaut contre le mausolée de l'Imam Ali
Les GI's, avec pour la première fois à leurs côtés les Gardes nationaux irakiens, se préparaient mardi à Najaf à lancer une offensive pour déloger la milice chiite de Moqtada Sadr du mausolée d'Ali, à une semaine de l'anniversaire de la naissance de l'ima
Par ailleurs, deux membres du gouvernement, les ministres de l'Environnement et de l'Education, ont échappé à Bagdad à des attentats qui ont fait cinq morts, outre un kamikaze, et six blessés, selon des sources médicales.
Des dizaines de Gardes nationaux (auxiliaires de l'armée) casqués et armés de fusils-mitrailleurs Kalachnikov se sont déployés pour la première fois à 300 mètres du mausolée de l'imam Ali, place forte des miliciens au coeur de cette ville du centre de l'Irak.
Un peu plus tôt, des véhicules tout-terrain Humvee et des chars de l'armée américaine s'étaient rapprochés à 200 mètres du mausolée, autour duquel de violents combats avaient lieu.
Les miliciens étaient, de leur côté, beaucoup moins nombreux que d'habitude dans le périmètre d'un kilomètre carré qu'ils contrôlent dans la vieille ville, sans qu'on puisse savoir si certains d'entre eux étaient partis ou s'ils se cachaient.
Un correspondant de l'AFP a pu voir les Gardes nationaux ouvrir le feu sur les miliciens, embusqués dans des maisons de l'autre côté de la rue al-Madina, qui constitue la ligne de démarcation.
Cette présence laisse penser qu'un assaut imminent contre le mausolée serait donné, car le gouvernement irakien et le commandement américain ont toujours affirmé que les GI's n'entreraient jamais dans ce lieu saint, sous contrôle de l'Armée du Mehdi, mais que cette tâche reviendrait aux forces irakiennes. Cette offensive interviendrait alors que l'anniversaire d'Ali, gendre du Prophète révéré par les chiites, sera fêté lundi prochain.
Le gouverneur de Najaf, Adnane al-Zorfi, a prévenu que la Garde nationale "allait nettoyer la ville et le mausolée de la milice s'ils (les miliciens) ne partent pas rapidement de leur propre chef". "Nous sommes prêts et attendons le feu vert de Bagdad", a ajouté M. Zorfi, refusant aussi de préciser quand l'assaut sera donné, sinon qu'il aura lieu "très bientôt".
Le Premier ministre irakien Iyad Allaoui exige le départ de l'Armée du Mehdi du mausolée, la remise des armes de la milice aux forces de sécurité irakiennes et sa transformation en parti politique pour mettre fin aux combats qui durent depuis le 5 août.
Le chef de la diplomatie irakienne Hoshyar Zebari a par ailleurs rejeté un appel lancé la semaine dernière par l'Iran pour la tenue urgente d'une réunion des voisins de l'Irak sur la situation dans la ville.
"Il s'agit d'une affaire intérieure qui doit être résolue dans le respect de la loi et de la souveraineté de l'Etat, c'est pourquoi l'Irak ne participera à aucune tentative pour internationaliser cette affaire", a-t-il dit à la presse.
M. Zebari a appelé les pays "arabes et musulmans à dénoncer l'attitude anti-islamique des miliciens (...) qui violent les sites sacrés et les prennent en otage à des fins politiques".
A Bagdad, les ministres irakiens de l'Environnement et de l'Education ont échappé mardi matin à des attentats.
Le premier attentat, une voiture suicide, a eu lieu à 08h00 (04h00 GMT) dans le sud de Bagdad et visait le convoi de la ministre de l'Environnement Miskat Moumine, l'une des six femmes que compte le gouvernement intérimaire irakien. Une demi-heure plus tard, un engin a explosé au passage du convoi du ministre de l'Education Sami al-Mouzaffar dans l'ouest de Bagdad.
Les deux ministres sont indemnes, mais quatre des gardes du corps de Mme Moumine et un de M. Mouzaffar ont été tués, et six autres personnes blessées, dont des passants. Enfin, on était toujours sans nouvelles de deux journalistes français, Georges Malbrunot, travaillant pour les quotidiens Le Figaro et Ouest-France, de Christian Chesnot de Radio France Internationale, ainsi que du reporter italien Enzo Baldoni, qui ont disparu il y a près de cinq jours alors qu'ils devaient se rendre à Najaf.
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Le ministre irakien de la Défense Hazem Chaalane a affirmé mardi à Najaf que si le chef radical chiite Moqtada Sadr résistait, il serait tué ou capturé, alors que l'armée américaine et les Gardes nationaux irakiens encerclent ses miliciens au centre de la ville sainte.
"Si Moqtada Sadr se rend, il sera sain et sauf, s'il résiste, il n'a devant lui que la mort ou la prison", a-t-il dit à des journalistes dans une base américaine à l'entrée de Najaf.
"D'importantes forces irakiennes vont s'approcher du mausolée en attendant le signal de l'assaut à moins que les éléments (de l'Armée du Mehdi) se rendent. Ils n'ont que quelques heures pour le faire", a-t-il ajouté.
S'adressant à un groupe des forc il a déclaré: "Quand vos frères s'approcheront, ils lanceront (aux miliciens) des appels à la clémence pour qu'ils se rendent. Si Moqtada se rend à l'Etat ce sera formidable pour lui et pour l'avenir de ses collaborateurs".