Les hommes et la cinquantaine : L'andropause est loin d'être un mythe
Lorsqu'une femme de plus de 45 ans consulte pour des bouffées de chaleur et l'irritabilité, son médecin comprend très vite que sa patiente commence sa ménopause. Par contre, lorsqu'un homme du même âge se plaint d'une baisse d'énergie et de libido, ses
LE MATIN
22 Décembre 2004
À 15:59
De plus en plus dans les magazines, à la télé, dans les salles de sport ou autres, on parle de la cinquantaine chez la femme, de la ménopause et de ses troubles, de l'ostéoporose que connaissent aujourd'hui même les profanes.
On parle d'hormones et de traitement substitutif de la ménopause, on demande conseil à son médecin. Mais qui connaît la « ménopause au masculin », c'est-à-dire l'andropause et ses troubles, l'adénome prostatique ou les risques cardiaques ? L'andropause est loin d'être un mythe.
Elle existe bel et bien, et n'est nullement un concept inventé par les femmes pour rire du comportement des quinquagénaires de leur entourage. En effet, les instances sanitaires sont catégoriques : « Il existe chez l'homme « un âge critique » qui correspond à la ménopause de la femme ». Il se traduit par les mêmes symptômes que connaissent les femmes à la ménopause : bouffées de chaleur, transpiration épisodique, insomnie et nervosité. Durant cette période, les hommes deviennent malheureux, irritables et léthargiques. Au fil des mois, ils voient leur capacité physique s'amoindrir, perdent de l'énergie, de la force et de la masse musculaire, prennent un peu de poids et voient leur ventre grossir. La mémoire leur fait défaut et ont du mal à se concentrer.
Ces changement les rend moins sûrs d'eux et se sentent seuls, moins séduisants et mal aimés. La plupart des hommes traverseraient mal cette période de leur vie. Mais ils refusent d'admettre la réalité car l'andropause est un mythe pour eux, et surtout parce que leur virilité est mise en cause. C'est tellement tabou que personne n'ose conseiller à un homme d'aller consulter pour mieux vivre cette période de sa vie. Pourtant, la cinquantaine se prépare à 40 ans, autant chez lui que chez la femme. Si l'homme semble « vieillir » moins vite que la femme (bien que celle-ci, statistiquement parlant, aille vivre plus longtemps ), il n'échappe pas pour autant à cette fatalité : rides, cheveux blancs, calvitie, peau flasque, fatigabilité plus grande, insomnie, baisse de l'activité sexuelle (et j'en passe..) sont autant de petits signes désagréables liés à l'âge. Mais l'andropause, c'est aussi des problèmes plus graves comme les maladies cardiaques, particulièrement l'artériosclérose, des problèmes de prostate ou des troubles métaboliques.
Donc, une visite chez le cardiologue ou le généraliste, même lorsqu'il n'y a eu jamais de trouble cardiaque s'avère nécessaire à partir de 45 ans. En effet, chez l'homme plus que chez la femme, se forme tout au cours de la vie une plaque d'athérome qui vient se développer sur la paroi des vaisseaux, notamment au niveau des coronaires, fines artères qui irriguent le cœur. C'est l'athérosclérose, il est responsable de la plupart des maladies cardiovasculaires, tels l'infarctus, l'angine de poitrine, les accidents vasculaires cérébraux, l'hypertension artérielle, l'artérite des membres inférieurs, mais aussi de l'impuissance.
Les traitements s'adressant à l'athérosclérose paraissent très intéressants, c'est d'eux que viendra, certainement, la solution de l'andropause. Malheureusement, ils sont encore loin d'être performants et la recherche continue dans ce sens. Donc, l'homme décidé à retarder son vieillissement artériel doit éviter trois fléaux : le tabac, l'alcool et les excès alimentaires. L'hygiène de vie doit être absolument revue et corrigée. Autres risques objectifs chez l'homme de 50 ans, ce sont les maladies de la prostate, aussi doit-on impérativement à cet âge se faire effectuer un toucher rectal par un spécialiste, qui visera à détecter la moindre anomalie de taille de cette glande, traduisant un éventuel adénome ou un cancer.
Les traitements de l'andropause abondent aujourd'hui. En tête de liste, on trouve bien entendu l'hormone mâle synthétique : son appellation satisfait l'esprit de l'homme et simplifie la prescription du médecin. Mais, comme toutes les hormones administrée à de fortes doses, elle risque d'activer l'athérosclérose et d'hypertrophier la prostate. D'ailleurs, les études ont montré que cette hormone ne retire ses avantages que de ses effets métaboliques, sur le système osseux. Ceux destinés aux symptômes de l'andropause tels que l'irritabilité et la déprime existent mais le meilleur traitement dans ce sens reste le soutien familial.
L'activité physique constitue également un volet important pour se maintenir en forme. Les sports violents, agressifs ou qui sollicitent excessivement le cœur sont à bannir. Toutefois, l'exercice physique, tel que la marche (une heure par jour) est indispensable à l'entretien de certaines fonctions.