Les musées Belghazi, premiers du genre au Maroc : la boîte à merveilles
Babouches, caftans, ceintures brodées, bijoux et armes ornent les musées Belghazi et en font le premier musée privée au Maroc. Fondé et dirigé par un mordu de l’art et surtout des objets de valeurs, Mohamed Abdelilah Belghazi en prend soin comme d
LE MATIN
16 Février 2004
À 19:07
Conscients de l’importance de la préservation d’un patrimoine culturel, plusieurs membres de la famille Belghazi ont entrepris la collecte et l’acquisition de plusieurs pièces relevant de la civilisation marocaine. Pièces d’argents, tapis, manuscrits, pièces d’artillerie et la liste est longue.
L’histoire et la civilisation marocaine ont, selon les responsables des musées, fortement subi l’influence de la mer du fait même de la situation géographique du Royaume, véritable carrefour entre la Méditerranée et l’océan Atlantique. Fort de ses 3500 km, le Maroc a su tirer profit des richesses naturelles de ses océans, nourris d’une faune et d’une flore marines exceptionnelles.
De génération en génération, la famille Belghazi, a pu rassembler une belle collection qu’elle a accepté de partager avec toute personne cherchant à découvrir notre civilisation, mettant ainsi toute la collection à la disposition de la culture marocaine à travers la réalisation d’un rêve initié par Abdelilah Belghazi, qui donnera naissance au premier musée privé du Maroc. Et même après l’ouverture de ses musées à Fès et Salé les travaux de recherche ne s’arrêtèrent guère. Ses collections sont exposées dans le monde entier et les ventes aux enchères sont marquées par sa présence. Le seul problème est la préservation de ces objets. “ On a dû brûler plusieurs tapis, à cause de l’humidité qui les a atteints et de peur de perdre les autres tapis, on les a détruits”, explique le conservateur des musées et qui n’est autre que Abdelilah Belghazi.
“On a un très grand patrimoine et c’est vraiment dommage car rares sont les personnes qui s’en rendent compte”, ajoute ce dernier qui, en parlant de ses pièces de collection et du patrimoine marocain, une flamme jaillie de ses yeux et beaucoup de passion se fait sentir.
Manuscrits, tenues traditionnelles, parures, bijoux, instruments de musique et armes font la joie et la fierté des musées Belghazi.
La multiplicité des manuscrits et des objets exposées aux Musées est dû au fait que le Maroc a toujours été un pays d’ouverture et une terre de diversité développant ainsi, plusieurs traditions initiées par la diversité des communautés qui ont habité le Maroc.
Et si les communautés amazighes ont pu laisser les traces d’une civilisation orale dans plusieurs domaines notamment l’art et les connaissances, l’Islam a pu, selon les responsables des musées, mettre au point une histoire rassemblant la tradition orale et la conservation écrite des textes sacrés. Au voisinage de cette civilisation. La tradition juive a, pour sa part, apporté à son tour une tradition écrite nourrie par un savoir-faire en habillement, en orfèvrerie. D’ailleurs, on retrouve le diadème d’une jeune fille juive en or et argent serti de rubis, de saphir bleu et de diamants taillés à la main datant du XIXé siècle.
L’orfèvrerie, symbole de la beauté et de la raffinerie féminine, orne les collections Belghazi, actuellement exposées au Méridien Royal Mansour à Casablanca. Des diadèmes aussi beaux les uns que les autres, des paires de fibules, des fibules juives berbères nous rappellent la beauté de la femme marocaine.
De l’autre côté de l’exposition, des armes à feu traditionnels, des fusils, des sabres et des pistolets datant du XIX é siècle et des poignards en argent ciselé et serti en corail et amazonite soigneusement exposés pour le plaisir des yeux.
On découvre dans ces musées des collections par thème concernant la civilisation, la vie quotidienne et des instruments de mesure, entre autres, une boussole et un astrolabe palnisphérique de poche.
Merveille des merveilles, les musées Belghazi constituent un lieu fascinant où tradition, culture et beaux arts se joignent pour donner un tout indescriptible qu’est la civilisation marocaine. Une civilisation dorée et riche qu’il faut surtout savoir préserver et protéger.
Qui est Mohamed Abdelilah Belghazi ?
- P.D.G. des ateliers de sculpture sur bois-métal “Arts des ..Ouadayas”.
- Participation à plus de 40 expositions internationales d'arts ..traditionnels.
- Prix du meilleur exposant marocain au musée d'art islamique à Stuttgart en 1982.
- 1er prix et certificat d'habilité en 1986.
- 1er prix et certificat du mérite à Agadir en 1988.
- Grand prix Hassan II d'art traditionnel en 1990.
- Prix d'honneur du meilleur collectionneur d'art marocain décerné par la Wilaya de Meknés.
Les réalisations :
- De 1974 à 1976 travaux de Moucharabieh et arcades pour la Mosquée du Mausolée Mohamed V à Rabat.
- De 1978 à 1980 une coupole de 35 m de diamètre pour le Palais de Hadj Miloud Chaâbi à Essaouira.
- 1979 travaux de bois pour l'Ambassade du Maroc en Algérie.
- 1980 travaux de bois à Dar El Fourkan en Angleterre.
- 1981 travaux de bois à la Mosquée El Oumma en Arabie Séoudite.
- 1982 projet de villas en Arabie Séoudite en coopération avec le Docteur El Omari.
- De 1984 à 1985 projet Amir Salmane à Riad en Arabie Séoudite.
- De 1986 à 1991 projet d'exécution des 27 coupoles en bois sculpté pour la Mosquée du Prophète à Médine.
- 1992 projet d'un palais à Riad.
- 1993 travaux d'une coupole pour la villa de Monsieur Fayçal El Oufir sur la route des Zaers.
- 1994 travaux d'une coupole à l'académie Royale de Rabat
- 1994 travaux de restauration de Bab Mansour à Meknès.