Magistrats, psychologues et représentants associatifs témoignent : les mères célibataires au centre d'une rencontre à Agadir
«La mère célibataire du point de vue juridique, religieux et social» est le thème d'une rencontre, organisée samedi soir à Agadir, à l'initiative de l'Association du Souss pour la solidarité avec les mères et enfants en détresse «Oum El Banine».
Lors de cette rencontre, à laquelle ont pris part des magistrats, de représentants associatifs et de spécialistes et chercheurs dans le domaine de la famille, la présidente de l'association de la solidarité féminine, Mme Aicha Echanna a donné un aperçu sur son action durant 45 années et son implication dans le domaine social, soulignant que le phénomène des mères célibataires touche presque tous les milieux sociaux même les plus aisés.
Mme Echanna a, d'autre part, rappelé certains cas de mères célibataires ayant été victimes d'exploitation et abandonnées sans acte légal ou document d'identification et de parenté des enfants, ajoutant qu'actuellement sept mères célibataires sont prises en charge par son association.
Grâce à sa longue expérience dans le domaine de soutien de la mère et de l'enfant en détresse, a ajouté Mme Echanna, l'Association de la Solidarité Féminine accueille une deuxième génération d'enfants de mères célibataires, précisant que le code de la famille «a créé une révolution en ce qui concerne la simplification des procédures d'identification des enfants de mères célibataires».
De son côté, Dr Othmane Lakhdari, juge au tribunal de la famille à Agadir, a indiqué que le phénomène des mères célibataires est devenu une réalité, rappelant les différentes conventions internationales adoptées ces dernières années par le Maroc et dont les dispositions stipulent la protection des droits de l'enfant, en plus de l'arsenal législatif national dont le code de la famille.
Pour sa part, la psychologue Assia Akesbi a évoqué les problèmes psycho-sociaux auxquels sont confrontées les mères célibataires dans leur entourage familial et au sein de la société, ce qui, a-t-elle dit, se manifeste par l'expulsion du domicile familial ou le recours à l'avortement mettant en danger leur vie, et parfois même par des tentatives de suicide.
Pour M. Mohamed El Hatimi, enseignant-chercheur à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de l'Université Ibn Zohr, les dispositions contenues dans le code de la famille consacrent la position de la «chariâ» en ce qui concerne les mères célibataires.
Pour faire face à ce phénomène, M. El Hatimi a plaidé pour une éducation des enfants conforme aux préceptes de l'Islam et le renforcement de la communication entre les parents et leurs enfants.