Mariages et divorces lui ont coûté plus de 1,2 million d'euros : un Saoudien a épousé 58 femmes
Saleh al-Sayeri, 64 ans, a épousé 58 femmes, dont il a oublié la plupart des noms. Elle lui ont pourtant donné dix fils ainsi que 22 filles ou 28, ou... disons 25, compte-t-il sur ses doigts. Malgré le traditionalisme de la société saoudienne, où la femme
Pourtant, ce berger devenu homme d'affaires assure avoir «la conscience tranquille» et ne pas violer la loi islamique, qui autorise l'homme à avoir quatre épouses à la fois. «Je suis l'homme le plus heureux du monde», ajoute-t-il, bien que mariages et divorces lui aient coûté plus de 1,2 million d'euros. Mais l'argent ne pose pas de problème à Saleh al-Sayeri, qui dit avoir fait fortune dans les voitures et l'immobilier. Brun, de taille moyenne, portant moustache et bouc, il dirige la tribu bédouine des Sayer, dans le sud, et élève chameaux et chevaux. «Le mariage ne m'ennuie pas», concède-t-il, assis parmi les coussins dans la salle de réception de plein air de son écurie de 22 chevaux à Usfan, dans le désert, à 800km à l'ouest de Riyad.
Ses dernières noces, les plus somptueuses, avec 10.000 invités, datent d'il y a neuf mois. Il a alors épousé une adolescente de 14 ans, l'âge qu'il avait lui-même pour son premier mariage, forcé lui aussi. L'âge parfait, selon lui.
La femme saoudienne, mariable dès la puberté, épouse généralement l'homme que lui choisit sa famille. Al-Sayeri dit n'avoir jamais contraint personne à l'épouser ni essuyé de refus. Le contrat prénuptial prévoit le divorce et la pension destinée à l'entretien des enfants. Nombre de ses ex-épouses, dont aucune n'a pu être jointe, se seraient remariées. L'un de ses fils confirme pour sa mère.
Le divorce, auquel aboutissent la moitié des mariages d'après les médias, est devenu courant en Arabie saoudite mais le sort de la femme dépend des parents. S'ils s'opposent au divorce, elle sera probablement confinée à la maison et ne pourra ni sortir ni travailler sans la permission de la famille. Les femmes ne peuvent même pas conduire, faire des études, voyager ou descendre à l'hôtel sans autorisation de leur tuteur masculin. Certains parents permettent toutefois à leurs filles de poursuivre des études ou de travailler. Et la plupart des musulmans d'aujourd'hui n'ont qu'une épouse, parce que c'est devenu la norme et que la polygamie est coûteuse.
Pour la psychiatre Mona al-Sawwaf, interrogée par le magazine saoudien «Sayyidaty», Al-Sayeri ne traite pas sa femme comme un être humain «mais comme un vêtement ou un objet qu'il peut changer selon son bon plaisir». Dans cette situation, ajoute-t-elle, «les parents (des jeunes filles) sont les plus à blâmer».
Les fils de l'homme d'affaires se sont habitués, mais l'un d'eux, Fahd al-Sayeri, se souvient qu'il y a une quinzaine d'années il a appris un mariage de son père en tombant sur la noce par hasard. «J'ai été choqué», reconnaît-il. Al-Sayeri répond qu'il ne se cache pas mais n'en fait pas toute une histoire. D'ailleurs, deux de ses filles ont appris qu'elles étaient soeurs, et deux de ses fils, frères, à l'école.
Le sexagénaire précise qu'il loge chacune de ses femmes dans une villa séparée, parfois même dans des villes différentes, afin d'avoir la paix, et qu'à chacune il prétend qu'elle est sa favorite. Son fils Fahd, célibataire à 32 ans, jure qu'il ne marchera pas dans les traces du père. «Non, non, non, une seule femme me suffira!»
Al-Sayeri affirme avoir d'abord épousé des cousines et des femmes d'une trentaine de tribus du royaume parce qu'«en tant que chef de tribu, je ne peux pas me marier avec n'importe qui». Trois de ses quatre épouses actuelles l'accompagneraient depuis 18 à 40 ans. Quant à la quatrième, «c'est celle qui change. J'aime changer de quatrième épouse tous les ans».
Et il compte bien avoir autant d'épouses que d'années de vie, surtout que les femmes d'aujourd'hui «prennent davantage soin d'elles, se maquillent et ne s'enfuient plus chaque fois que je veux les toucher», se réjouit-il.