Spécial Elections 2007

Maroc – Argentine : le miracle n'a pas eu lieu

L'équipe nationale de Coupe Davis a encore une fois été battue au 1e tour du groupe mondial, à Agadir, face à l'Argentine. Après le Brésil à Rio de Janeiro et l'Espagne à Saragosse, c'est au tour des coéquipiers de Guillermo Coria de stopper les Marocains

07 Février 2004 À 18:12

Les premières appréhensions ont été ressenties dès l'annonce du forfait de Younes El Aynaoui, sur qui tous les espoirs s'étaient reposés. Sa mauvaise blessure, ressentie dès le mois de novembre dernier, l'empêchera d'aborder la saisoin avec sérénité. Il ne restait donc plus que Hicham Arazi qui n'a affiché aucune sérénité depuis son arrivée dans la capitale du Souss, et Mounir El Aarej qui est bien loin du niveau des Argentins, considérés aujourd'hui, à la lumière de leur classement comme les meilleurs joueurs mondiaux.

Guillermo Coria n° 4 et David Nalbadian partaient déjà bien avant le coup d'envoi de cette rencontre comme les supers favoris, même sur une surface qui n'est pas leur prédilection. Et pourtant , toutes les dispositions ont été prises pour soutenir les Marocains. Le public a été chaleureux à leur égard et d'aucuns misaient sur une belle surprise mais l'expérience a prévalu, en particulier lors de la première rencontre où Mounir El Aarej ne fut que l'ombre de lui-même, comme il expliquera lors de la conférence d'après match. «Je ne suis pas arrivé à rentrer immédiatement dans le match car mon adversaire ne m'a pas laissé le temps de souffler.

Il était sur toutes les balles et son jeu ne m'a pas permis de monter souvent au filet. Il est très fort au fond du court , c'est cela l'expérience. Au troisième set, j'ai essayé de me reprendre mais il était trop tard». Il est vrai que le Marocain avait quelques inquiétudes , surtout sur le plan du mental . «Jouer contre le N° 4 mondial n'est pas facile, reconnaît-il. D'entrée , on a beaucoup de mal à se concentrer, surtout quand il commence à faire le break comme ce qui s'est passé lors des deux premiers sets où rien ne marchait pour moi».

Guillermo Coria, lui, était plus serein et ce n'est pas la surface semi-rapide d'Agadir qui allait stopper son ardeur. Il a réussi avec une facilité déconcertante à destabiliser son adversaire. «Cela n'a pas été difficile pour moi, explique-t-il après le match, car j'avais en face de moi, un adversaire sans grande expérience.
J'ai eu un petit relachement au 3e set, mais je me suis repris pour enchaîner par une victoire».

Penser aux jeunes

La seconde rencontre entre Hicham Arazi et David Nalbadian fut d'un niveau beaucoup plus relevé. On vit un Hicham très agressif, porté aux nues par un public déchaîné et qui s'est parfois emporté et cela finit par agacer l'Argentin qui eut des gestes hostiles. Les deux joueurs s'étaient déjà rencontrés et sont à égalité (1-1) . L'Argentin a deux titres à son escarcelle et a disputé deux finales à Montréal et Bâle, puis deux demi-finales, Grand Prix Hassan II et Nottingham.

A l'open d'Australie , tout juste avant la Coupe Davis, il fut quart-finaliste sur surface rapide . La rencontre débuta par une victoire du Maroc qui a eu quelques sueurs mais qui s'est fait plaisir . Mais le public allait très vite déchanter lors des deux sets suivants que David Nalbadian remporta, certes, dans la douleur, mais cela avait suffi pour atténuer les ardeurs d'un Hicham qui multiplia les fautes directs.

L'Argentin a assuré toutes ses balles et lors du dernier set, Hicham Arazi commença à ressentir des douleurs en haut de la cuisse. Il finit par abandonner, à la grande déception d'un public qui a pourtant répondu en masse.

Aujourd'hui, on semble s'acheminer vers la fin d'une épopée. D'aucuns n'ont plus qu'une seule question : où est la relève ? Car il faut avouer qu'après Younes El Aynaoui et Hicham Arazi , c'est le désert .

Il est évident qu'il faut dès à présent penser à des jeunes qui ont des ambitions et qui veulent percer dans le circuit professionnel. Les centres fédéraux mis en place restant insuffisants pour hisser nos jeunes à un haut niveau. La seule solution réside dans une volonté politique de donner tous les moyens à la relève pour suivre les traces des deux mousquetaires.
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