LE MATIN
15 Décembre 2004
À 17:08
Un groupe de neuf jeunes détenus se sont rendus donc dans l'Espace Actua, détendus et joyeux de pénétrer dans ce temple de la culture où sont exposés les tableaux de Mehdi Qotbi. Mais, également, où ressurgit pour eux, l'espace de quelques heures arrachées, une vie faite de petites joies perdues.
Dans la grande salle, Mehdi Qotbi s'est démené avec entrain et un souci de pédagogie. Il a sillonné avec ses hôtes les chemins picturaux de son œuvre fixée sur les cimaises de l'Actua. Il a commenté, secoué les uns et les autres, fait violence à leur timidité et à leur peur recluse.
Sous le regard à la fois tendre et interrogatif d'une Assia Ouadiâa, toute à sa verve militante. De leur côté, les jeunes détenus, la mise impeccable, une chemisette bleu marine, un pantalon kaki beige et des «baskets», écoutaient les yeux hagards et intéressés le maître de la peinture expliquer ses arabesques et son langage calligraphique.