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Musée Dar Jamaï : à la découverte du savoir-faire de nos tisseuses

Conscient de la richesse nationale considérable du patrimoine artisanal qui témoigne du grand savoir-faire de nos maîtres artisans en général et de nos tisseuses en particulier et animé du désir de faire découvrir ces richesses à caractères culturel, soci

21 Juillet 2004 À 16:12

Si au départ c'est-à-dire dans la 2e moitié de 2002, trois sites historiques, en l'occurrence le pavillon des ambassadeurs, la galerie Bab Al Mansour et le musée Dar Jamaï, abritaient les différentes variétés de tapis, aujourd'hui seul le dernier site présente encore cette manifestation et que tout visiteur national ou étranger, en séjours à Meknès, ne manque pas d'aller découvrir.

La découverte est d'ailleurs des plus agréables, car les tapis exposés, qui sont de véritables merveilles pour le plus grand plaisir des yeux des sens, traduisent l'habileté, la maîtrise de l'art, le sens de l'esthétique, le savoir-faire et le travail des doigts de fée des tisseuses. Les tapis offerts à la vue du touriste, en laine, sont datés des XIXe et XXe siècles. Ils proviennent du Moyen-Atlas, de Rabat, de Boujaâd, de Tensift, du Haut Atlas, de Taznakht, de Mediouna, de Marrakech, de Nador, d'Oujda, du Maroc Oriental et de Bani Bouyahi.

L'exposition du musée Dar Jamaï présente aussi le Hanbel des différentes régions du Maroc, , des textures, des sacs à grains, des Handira, des oreillers, des musettes, le tout présentant la caractéristique d'être tissé artisanalement et de constituer une richesse patrimoniale haute en couleurs.

L'histoire en bref du musée Dar Jamaï

Le musée Dar Jamaï où sont exposés les tapis se trouve à l'autre extrémité de l'esplanade historique Lahdim et face au célèbre Bab Al Mansour, tout visiteur ne manque pas de fixer sa pellicule avant de quitter la cité impériale.

Dar Jamaï qu'on ne peut guère traduire par maison Jamaï car ce n'est guère une maison mais plutôt une belle demeure, un petit palais dont une sculpture sur plâtre date de 1882. Il a été occupé par la famille Jamaï dont deux membres Mohamed et El Arabi ont occupé les fonctions de ministres (Vizirs) sous le règne du sultan Moulay El Hassan 1er de 1873 à 1894. C'est ce qui explique la qualité de la demeure qui devait être digne d'un grand commis à l'Etat.

A la mort du sultan, la famille Jamaï tombe en disgrâce et Riad Jamaï passe alors aux mains de Madani El Glaoui qui ne l'a d'ailleurs jamais occupé. En 1912, la belle demeure devient hôpital militaire sous le non de hôpital Louis. En 1916, une partie de ce palais est cédée aux services des beaux arts et le reste est occupé par des services administratifs.

Quatre ans plus tard, l'inspection régionale des beaux arts occupe la totalité des lieux. Si à l'origine, le palais comprenait un ensemble annexe (bain abattoir…) aujourd'hui le touriste peut visiter la partie noble et les logements annexes, le tout est représentatif des réalisations citadines du 19e siècle. Décor architectural de zelliges, plâtre sculpté et bois peint émerveillent le visiteur qui, bénéficiera au Musée d'un double plaisir à savoir, la beauté des tapis et la splendeur des lieux.
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