L'humain au centre de l'action future

«Nini ya moumou», court-métrage d’après une œuvre de Tchekov : Rachid El Ouali se lance

Après être pendant longtemps la coqueluche des cinéastes nationaux, Rachid El Ouali a disparu des grands écrans depuis trois ans. La réalisation d’un vieux rêve lui permet de revenir sur scène, en donnant forme à son propre projet qui est un court-m

22 Janvier 2004 À 19:25

Depuis quelques années, on voit beaucoup moins Rachid El Ouali sur les grands écrans, pourquoi ?

Effectivement, depuis trois années que je n’ai pas tourné un long –métrage. Pas la peine de passer par mille chemins, et la vrai raison de cette disparition cinématographique est totalement logique : je n’ai pas eu de propositions intéressantes. A l’époque, j’ai très souvent entendu le reproche que Rachid El Ouali tourne énormément de films et qu’il est pratiquement présent sur tous les fronts. Ce n’est pas vrai, puisque je n’ai jamais dépassé le nombre d’un film et demi par an. Ceci dit, je suis un acteur professionnel, et avec quels moyens ces gens veulent-ils que je vive ? C’est mon métier en tant qu ‘acteur qui me permet de gagner ma vie.

Par ailleurs, depuis que j’ai tourné quelques films à succès, je me suis déterminé quelques normes pour garder le niveau de qualité que j’ai atteint. Je n’accepterai que les films qui contribueront à mon évolution et non au contraire. Toutefois, ma disparition du grand écran ne veut pas dire que j’ai arrêté de travailler, mais j’ai pu évoluer dans d’autres domaines, comme celui du téléfilm par exemple. Ainsi, les téléspectateurs ont pu suivre les séquences des deux téléfilms diffusées par la chaîne nationale, 2M au cours du mois du Ramadan qui sont «la mouche blanche» et «Allal, le magnifique». D’autres projets ont été tournés et seront diffusés prochainement par la première chaîne dans le cadre de sa nouvelle grille. On y retrouvera un sitcom de 40 épisodes, intitulé «Le mot du secret», réalisé par Noureddine Laghmari et un feuilleton de 25 épisodes, dont le thème est : «Khalkhal Lbatoul».

Apparemment vous êtes en train de réaliser votre premier court-métrage...

Depuis trois ans que l’idée est bien ancrée dans ma tête, seulement ce qui me manquait c’était un déclic qui m’encouragerait à la concrétiser. Je ne pouvais supporter l’idée de faire preuve de patience et attendre à ce que le projet me tombe sur la tête ou assis sur une table de café.

Cette année, je fête mes 20 ans de carrière, et j’estime qu’à 38 ans il faut passer à autre chose et exécuter sans plus tarder ce que l’on a profondément envie de faire. Je pense qu’il n’y a pas meilleur déclic que le degré de maturité que j’ai pu acquérir grâce à ma maîtrise des engrenages du métier. Je suis ce que l’on appelle un «homme d’orchestre», puisque je suis capable de concevoir et réaliser moi-même toutes les étapes d’un projet de film moi-même.

Il semblerait que la thématique tourne autour d’une petite fille âgée de 11 ans, travaillant en tant que bonne

A priori, on penserait que le sujet n’est pas une nouveauté, mais permettez-moi de souligner que l’approche, elle, est totalement nouvelle. C’est vrai que l’on ne cesse de dire qu’il faut que l’on améliore nos rapports avec ces petites bonnes, en les envoyant à l’école et en les traitant humainement. «Nini Ya Moumou» (littéralement dort mon bébé), le titre de ce court-métrage aborde le phénomène autrement , et place cette petite fille dans une famille irréprochable qui la traite avec soin. Le drame se passa dans une nuit obscure, durant laquelle les parents sont sortis et confièrent leur bébé à cette petite fille. A leur retour, ils découvrent leur bébé étouffé et c’est la petite bonne qui prend sa place et dort dans son lit.

On voudrait faire passer un seule message qu’il ne suffit pas de traiter ces filles d’une manière exemplaire, mais il faut juste comprendre que leur vraie place ne devrait pas être dans ces maisons luxueuses en tant que domestique, mais auprès de leurs parents en tant qu’une petite fille ordinaire qui se réveille tôt chaque jour pour aller à l’école.

Comment se sont déroulées les conditions du tournage ?

Fort heureusement j’ai été très encouragé et soutenu par mes collègues et par les professionnels de la chaîne 2M. Les acteurs les plus célèbres comme Naima Mecharki, Amal Atrach, Chenbout, Hassan Benjelloun , et la petite Mouna dont l’âge ne dépasse pas 11 ans et qui a monté de prometteuses capacités en art dramatique, ont tous accepté de travailler bénévolement dans ce premier court-métrage. Les 4 jours du tournages ont lieu à Casablanca et les moyens techniques (Nini ya moumou tourné en numérique) ont été fournis par la télévision 2M. Dans trois mois, je présenterai le court-métrage au Fonds d’aide et je souhaite vivement que l’idée plairait au public. Egalement, ma disparition du grand écran ne durera pas si longtemps et il est prévu qu’en cette année je joue le premier rôle dans deux long-métrages, le premier de Farida Belyazide et le second des fils de Hakim Noury, Imad et Soufiane.
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