Nouveau programme pour la nouvelle rentrée : Manuels scolaires, les quatre leviers de la qualité

Il a ajouté qu' « un tel processus s'articule autour de quatre dimensions, à savoir le relèvement de la qualité pédagogique des manuels scolaires, les développements de la concurrence transparente entre les éditeurs et les concepteurs sur la base de cahier de charges définissant les caractéristiques pédagogiques, techniques et esthétiques de ces ouvrages, la certification de la qualité des manuels scolaires par une commission d'évaluation et de validation et la diversification des livres».

Il est à noter, dans ce sens, que 255 projets de manuels scolaires pour la deuxième, troisième, quatrième et cinquième années de l'enseignement primaire, ont été déposés par 34 éditeurs et 4 groupes d'auteurs indépendants.
Pour assurer l'objectivité et la validité des résultats d'évaluation, « une commission formée de 63 spécialistes, a été constituée pour évaluer ces livres en toute discrétion et autonomie », a précisé un communiqué du ministère.
Suite à cela, « les académies et les délégations ont procédé à une sélection parmi les livres validés par la commission idoine.
Ce travail a été effectué par des équipes pédagogiques pluridisciplinaires, formées notamment d'inspecteurs, d'enseignants et des représentants des parents d'élèves », nous a précisé M. Sirat.

Aux yeux de ce responsable, la crise actuelle du manuel scolaire est due à sa mauvaise manière de distribution. « Il serait préférable d'interdire tout commerce de livres au marché noir », a préconisé M. Sirat qui a ajouté que « ce sont les éditeurs qui encouragent le marché noir ; lequel impacte négativement la distribution des manuels et ce à la veille de chaque rentrée scolaire.
La création de pénuries artificielles via le stockage illicite des livres conduit à un renchérissement de leur prix».

Un avis que rejette catégoriquement plusieurs libraires et distributeurs. Pour l'un d'entre eux, en l'occurrence M. Bakkali, « c'est grâce aux distributeurs du secteur informel que le livre arrive facilement chez le libraire ». Ce qui n'empêche pas que des « contrebandiers se sont infiltrés dans ce métier noble et y ont semé le désordre », nous a dit un grand éditeur de la place sous le sceau de l'anonymat.
Ce dernier, nous a appris que « les manuels étaient presque tous disponibles sur le marché depuis le 2 septembre, date fixée par le ministère et que nous avons respectée ».

Pour leur part, les citoyens se plaignent de l'insuffisance, si ce n'est l'absence totale de plusieurs manuels prévus au programme. Des parents que avons rencontrés dans des librairies de Casablanca, nous ont tous affirmé leur inquiétude. Plusieurs livres scolaires ne trouvent toujours pas chez les libraires. Pour sa part, le ministère de tutelle a déclaré, dans son communiqué, que « malgré la hausse des coûts de production et de distribution, le ministère a fixé, pour ces livres, des prix qui tiennent compte du pouvoir d'achat des familles marocaines ».

« Tout le monde déclare avoir fait le nécessaire, mais certains manuels scolaires continuent à manquer à l'appel. Jusqu'à quand ? », se demande ce père de famille avec inquiétude et amertume.