Spécial Elections 2007

Portrait : Santos le Tunisien

Santos, en guise de visa sur son tout nouveau passeport tunisien, a inscrit trois buts capitaux qui ont grandement contribué à la qualification des «Aigles de Carthage» pour les quart de finale de la Coupe d'Afrique des nations 2004 de football.
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29 Janvier 2004 À 16:36

S'il fallait une preuve de son adoption par le peuple tunisien, il y a ces «Santos, Santos» chantés par les supporteurs de Radès, mercredi, à la fin du match contre la République démocratique du Congo (3-0), durant lequel le plus Tunisien des Brésiliens a inscrit deux buts et offert le troisième à Braham.
«Ils faisaient déjà ça quand je jouais à l'Etoile (du Sahel)», sourit l'attaquant, 24 ans, aussi discret en dehors des terrains qu'explosif sur la pelouse. Une façon de rappeler que le football africain, il connaît, après deux saisons jalonnées de buts en Ligue des champions d'Afrique.

«Il a marqué des buts pour Sochaux (1re div. française), alors on le découvre en Europe, relève le sélectionneur français de la Tunisie Roger Lemerre. Mais je voudrais rappeler que Santos a marqué le football tunisien lors de son passage à l'Etoile.» «Equipier modèle»
Ce passé africain explique pourquoi, en seulement deux semaines de présence en sélection, le complice habituel de Pierre-Alain Frau à Sochaux a réussi le tour de force de s'imposer et, plus important, d'enfiler les buts. Déjà quatre, un en match amical contre le Bénin, un décisif contre le Rwanda (2-1) en match d'ouverture de la CAN 2004 et enfin son doublé, le premier, mercredi.

«Il y a encore des automatismes à trouver. Il y a beaucoup de joueurs avec qui je n'ai jamais joué», nuance le petit N.11 tunisien (1,72 m) qui, après son but tellement important contre le Rwanda, avait eu cette simple réflexion: «Je suis content d'aider les copains.» Santos, ce sont finalement les autres qui en parlent le mieux. Adel Chedli, son coéquipier de Sochaux, salue son «intelligence de jeu». Nafti assure qu»il est discret, ne parle beaucoup, mais il est bien dans ses pompes».
Pour Roger Lemerre, Santos «est un équipier modèle, qui peut apporter son professionnalisme». «C'est bien d'avoir Santos avec nous, précisait le sélectionneur des Aigles de Carthage avant la compétition.

Il nous a rejoint librement, par amour du football.» Pas sûr que la satisfaction soit aussi de mise à Sochaux, où Santos avait terminé meilleur buteur de la deuxième division pour sa première saison française au club, et qui a mal accepté sa naturalisation surprise. Dans le Doubs, on sait que chacun de ses buts à la CAN retarde son retour.

De Tunis, Santos savoure quant à lui ces moment dans «un pays qui l'aime beaucoup», conscient de devenir un peu plus Tunisien à chaque match.
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