Prières pour Arafat : Accusations contre Israël au prêche du vendredi à Gaza
La plupart des mosquées de Gaza ont consacré la prière rituelle du vendredi pour souhaiter un prompt rétablissement au dirigeant palestinien Yasser Arafat, tandis qu'un imam d'une principale mosquée de la ville a accusé Israël d'avoir "empoisonné" M. Araf
AFP
05 Novembre 2004
À 17:34
"Le gouvernement sioniste a mis du poison au président Arafat", a accusé cheikh Ibrahim Medeires, imam de la mosquée Cheikh Zayed, dans l'ouest de la ville de Gaza, où étaient rassemblés des milliers de fidèles pour la prière hebdomadaire.
Israël a voulu "éliminer le président Arafat", a ajouté l'imam, sans fournir la précision susceptible d'étayer une telle accusation.
Il se faisait l'écho d'une conviction répandue dans l'opinion palestinienne depuis le départ à Paris de M. Arafat de son QG de Ramallah en Cisjordanie, où il était confiné durant trois ans, malgré un démenti officiel palestinien.
Cheikh Medeires a violemment critiqué les Israéliens, "ces cochons qui ont dansé et chanté à l'annonce de nouvelles sur sa mort". Des extrémistes israéliens avaient manifesté leur joie à la suite de l'annonce de la mort d'Arafat par la télévision israélienne, ce qui s'est révélé ensuite erroné.
"Le peuple palestinien a besoin d'Abou Ammar (nom de guerre d'Arafat) dans cette période où les complots se multiplient", a-t-il lancé en appelant à "l'unité nationale car l'avenir est incertain".
Il a appelé les fidèles à prier pour que "le président Arafat guérisse et retourne à son peuple".
Certains fidèles pleuraient à chaudes larmes en entendant les prières de l'imam pour leur dirigeant et répétaient ses paroles avec ferveur.
Des posters de Yasser Arafat ont apparu sur plusieurs murs de la ville et de camps de réfugiés de Gaza. "Le dirigeant-symbole Abou Ammar", pouvait-on lire sur ces posters.
A Jérusalem, quelque cent mille Palestiniens, rassemblés sur l'esplanade des Mosquées de Jérusalem pour le quatrième vendredi du ramadan, le mois de jeûne musulman, ont prié pour la santé de leur leader.
Les fidèles se sont ensuite dispersés dans le calme dans les ruelles de la vieille ville de Jérusalem, sous forte surveillance policière.
La police israélienne s'est déployée autour de l'esplanade des Mosquées en prévision de possibles manifestations.
Hospitalisé depuis le 29 octobre dans un hôpital parisien, Yasser Arafat, 75 ans, a sombré jeudi dans un coma profond, selon une source médicale française. Il n'a pas laissé de testament mais avait, par le passé, exprimé le souhait d'être
Sur l'esplanade des mosquées
Quelque cent mille Palestiniens, rassemblés sur l'esplanade des Mosquées de Jérusalem pour le quatrième vendredi du ramadan, ont prié pour la santé du leader palestinien Yasser Arafat, a constaté un photographe de l'AFP.
Les fidèles musulmans se sont ensuite dispersés dans le calme dans les ruelles de la vieille ville de Jérusalem, sous forte surveillance policière.
De leur côté, des petits groupes de colons ultra-nationalistes ont fêté bruyamment jeudi soir dans la vieille ville les informations faisant état de la mort prochaine de Yasser Arafat.
Vendredi, la police israélienne s'était déployée autour de l'esplanade des Mosquées en prévision de possibles manifestations. Le président de l'Autorité palestinienne, âgé de 75 ans, a sombré jeudi dans un coma profond. Il n'a pas laissé de testament mais avait, par le passé, exprimé le souhait d'être inhumé sur l'esplanade des Mosquées. Mais les autorités israéliennes s'opposent à ce qu'il soit enterré à Jérusalem.
Vendredi matin, l'armée israélienne a resserré le bouclage des territoires palestiniens dans l'attente du décès éventuel de M. Arafat, une mesure qui a empêché l'accès du lieu saint à des musulmans de Cisjordanie. "L'entrée de tout homme palestinien de moins de cinquante ans en Israël est interdite, même s'il dispose d'un permis d'entrée", a annoncé un porte-parole militaire. L'entrée des femmes palestiniennes de plus de 35 ans est cependant autorisée, selon cette source.
Des consignes de vigilance renforcée ont été données aux forces armées en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, ainsi qu'à la frontière libanaise, les permissions des soldats étant supprimées, a-t-on appris de source sécuritaire.
Les territoires palestiniens sont pratiquement bouclés depuis le déclenchement de l'Intifada en septembre 2000 et seuls quelques milliers de Palestiniens sont autorisés à entrer chaque jour en Israël.